dimanche 21 septembre 2008

La polémique du moment


N'allez pas croire que la traduction littéraire est un métier de tout repos… que protégé dans la tour d'ivoire de son douillet bureau solitaire, le traducteur est définitivement à l'abri de regards trop appuyés de la part du lecteur dès lors que le texte, même traduit, appartient à l'auteur, et que donc, il en a la seule responsabilité… que le traducteur ne risque rien parce que peu de gens prennent la peine de regarder son nom après l'effet produit par la couverture et l'envie d'entrer dans le vif du sujet (eh oui, "pobres traductores buenos" !)… parce que moins nombreux encore seront ceux à aller regarder de près l'original pour scruter la mise en français à la loupe (une aventure qui, patiemment menée, réserve néanmoins bien des surprises, pas toujours heureuses, il faut bien le reconnaître ; nous verrons quelques exemples lors des ateliers de traduction collective). Le traducteur et sa traduction se trouvent en effet parfois au cœur de violentes polémiques, dignes de la querelle des anciens et des modernes. À l'image de celle qui défraie actuellement la chronique, dans les journaux, à la radio et à la télé (c'est dire !) à propos de la traduction par Lena Grumbach et Marc de Gouvenain de la fameuse trilogie à succès Millenium (du Suédois Stieg Larsson). Tout est parti d'un article assassin, et surtout solidement argumenté (avec liste d'exemples à l'appui), paru en avril dernier dans Le Nouvel observateur, signé par Jacques Drillon et intitulé « Les Bourdes de Millénium »
(vous pouvez le consulter à l'adresse suivante : (http://bibliobs.nouvelobs.com
/2008/04/17/les-bourdes-de-millenium
).
Après la réaction tout aussi virulente des traducteurs, consultable à l'adresse suivante :
(http://bibliobs.nouvelobs.com/2008/05/07/le-critique-litteraire-
qui-ne-reconnait-pas-la-
bible), chacun y est allé de son commentaire, prenant position pour ce qui est devenu une bataille rangée entre deux camps. Lisez, par exemple, l'avis d'un traducteur, Bernard Cohen :
(http://
bibliobs.nouvelobs.com/blog/translation/refais-ce-mur
)
et les échanges spontanés entre simples lecteurs que propose le site Rue 89 :
(http://www.rue89.com/2008/05/09/la-traduction-
calamiteuse-de-la-trilogie-millenium
),
entre quantité d'autres sur le sujet.

1 commentaire:

jacqueline a dit…

L'article de Bernard Cohen est très réconfortant, il dit que : "traduire, c'est se confronter à l'imparfait, évoluer dans l'imparfait"...ce qui pourrait "excuser "les bourdes que nous ne manquerons pas de faire cette année! Il parle surtout de travail d'"artisan" [... "on ne dit rien, on continue, on refait"..] C'est un langage que je comprends.