dimanche 12 octobre 2008

Notre traduction de « gollerías », de Ramón Gómez de la Serna

Il n'est jamais facile de livrer sa traduction au "public", mais nous prenons le risque. Voici en effet le résultat auquel nous sommes arrivées (Olivier n'était pas parmi nous…) au terme de deux séances d'atelier de traduction collective.

Et vous alors, vous feriez quoi si vous perdiez votre tête ?

On s’est tous retrouvés, un jour ou l’autre, sur le point de perdre la tête. Sauf que là, ça n’est pas à cet état d’aliénation passagère auquel je fais référence. Non, moi, je parle de la situation insolite où la tête de quelqu’un viendrait littéralement à disparaître de sur ses épaules.
Cette question, je l’ai posée à plusieurs copains de comptoir ou de cours et, s’il est vrai que certains ne m’ont même pas répondu, considérant ma question idiote, d’autres m’ont dit des choses spirituelles et saugrenues. Un ami blond m’a répondu :
« Moi, si je perdais ma tête, j’arrêterais d’acheter du gel pour les cheveux, je m’épargnerais définitivement le port du chapeau et j’aurais plus besoin de garder toute cette tripoté de coordonnées de gens dont je me fiche. »
Un ami brun m’a répondu :
« Moi, si je perdais ma tête je serais heureux de ne plus avoir à me raser. […] en plus je serais plus obliger de lire des romans d’aventure pour m’endormir ni de changer la correction des verres de mes lunettes. »
Un apprenti philosophe m’a répondu :
« Perdre se tête est purement contraire à la logique… la raison pure irait se faire cuire un œuf, bras dessus bras dessous avec la raison pratique… Je ferais plus de syllogismes, le jeu solitaire des philosophes et je deviendrais collectionneur de timbres. (…)
Une femme intelligente mais blonde platine m’a dit :
« Si je me retrouvais sans tête, je serais débarrassée de la corvée de la mise en pli permanente, une dépense permanente, et je claquerais tout l’argent que me coûte le coiffeur en colliers de perles. »

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