samedi 27 décembre 2008

Apprentissage thérapeutique

En photo : Paresse par Ptolémée 1er

Nathalie, qui a désormais appris qu'on peut tout traduire sans lever un sourcil – ou presque – poursuit son travail de réflexion sur l'apprentissage de la traduction en soi.
Voici le fruit de ses cogitations de la matinée :

Apprendre à ne rien faire
par Nathalie Lavigne

Aussi étrange que cela puisse paraître, ne rien faire de la journée, ça s’apprend. Enfin, quand je dis « ne rien faire » , je veux dire ne pas travailler une des nombreuses traductions qui nous attend, qu’il s’agisse de la version du jour ou de celle de la semaine, du thème du week-end, du texte envoyé par nos tuteurs/tutrices respectifs/ves ou de notre chère traduction longue… Que de lignes à déchiffrer, à interpréter (mais qu’est-ce qu’il a voulu dire, là ? Il ne peut pas dire les choses plus simplement, non ?) ; que d’obstacles lexicaux, syntaxiques à surmonter (voyons, que ferait Caroline dans cette situation ? on ferme les yeux quelques secondes, on s’imagine dans notre salle fétiche, autour de la table – plus ou moins ronde – et on entend les propositions des unes, on voit les gestes des autres… Résultat : on n’a peut-être pas trouvé la solution mais on a certainement sourit à l’évocation de ces scènes et on repart de plus belle, soutenu par la présence, même fictive, du groupe).
Mais lorsqu’on passe de longues minutes sur une phrase, qui nous semble de plus en plus hermétique ou dont la traduction reste médiocre (elle ne sonne pas bien à l’oreille mais on n’arrive pas à savoir ce qui cloche), il vaut mieux faire un break. Vos petites cellules grises vous en seront reconnaissantes. Et puis le fait de passer à autre chose (en regardant un film ou en écoutant un peu de musique) ne nous empêche pas de continuer à réfléchir, inconsciemment (vous le savez bien, que la traduction est une activité obsessionnelle : on se surprend souvent, où que l’on soit, quoi que l’on fasse, à ressasser ce qu’on a déjà traduit, ou ce que l’on a pas su traduire…).
Le pourquoi de ce petit billet ? C’est simple : le jour de Noël, je n’ai pas traduit une ligne. La petite voix de ma conscience (la méchante, celle qui se tient sur mon épaule gauche) me disait : « quand même, avec tout ce que tu as à faire ! Comment peux-tu gaspiller autant d’heures ? ». Heureusement, l’autre petite voix (la gentille, celle qui se tient sur mon épaule droite) a eu le dessus. Parce qu’en pensant à tout ce qui nous attend en janvier, j’ai compris que j’avais besoin de me ressourcer. Et de paresser. Je ne devrais peut-être pas le dire mais je suis une paresseuse contrariée…
Et vous, savez-vous paresser sans culpabiliser ? Question d’éducation ou de volonté. Voire d’équilibre ; comme il est dit dans la Bible (je ne fais pas de prosélytisme, c’est juste la période qui veut ça) : « il y a un temps pour tout ».
Sur ces bonnes paroles…

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