lundi 23 février 2009

Version d'entraînement, 26 (Eduardo Galeano)

En photo : Eduardo Galeano par marielademarchi

LA POBREZA DEL HOMBRE COMO RESULTADO DE LA RIQUEZA DE LA TIERRA FIEBRE DEL ORO

FIEBRE DEL ORO, FIEBRE DE LA PLATA:
El signo de la cruz en las empuñaduras de las espadas

Cuando Cristóbal Colón se lanzó a atravesar los grandes espacios vacíos al oeste de la Ecúmene, había aceptado el desafío de las leyendas.
Tempestades horribles jugarían con sus naves, como si fueran cáscara de nuez, y las arrojarían a las bocas de los monstruos; la gran serpiente de los mares tenebrosos, hambrienta de carne humana, estaría la acecho. Solo faltaban mil años para que los fuegos purificadores del Juicio Final arrasaran el mundo, según creían los hombre del siglo XV, y el mundo era entonces el mar Mediterráneo con sus costas de ambigua proyección hacia el África y Oriente. Los navegantes portugueses aseguraban que el viento del oeste traería cadáveres extraños y a veces arrastraba leños curiosamente tallados, pero nadie sospechaba que el mundo sería, asombrosamente multiplicado.
América no solo carecía de nombre. Los noruegos no sabían que la habían descubierto hacía largo tiempo, y el propio Colón murió, después de sus viajes, todavía convencido de que había llegado al Asia por la espalda. En 1492, cuando la bota española se clavó por primera vez en las arenas de las Bahamas, el Almirante creyó que estas islas eran una avanzada de Japón. Colón llevaba consigo un ejemplar de libro de Marco Polo, cubierto de anotaciones en los márgenes de las páginas. Los habitantes de Cipango decía Marco Polo, «poseen oro en enorme abundancia y las minas donde lo encuentran no se agotan jamás... También hay en esta isla de perlas del más puro gran tamaño y sobrepasan en valor a las perlas blancas». La riqueza de Cipango había llegado a oídos del Gran Khan Kublai, había despertado en su pecho el deseo de conquistarla: él había fracasado. De las fulgurantes páginas de Marco Polo se echaban al vuelo islas en el mar de la India con montañas de oro y perlas, y doce clases de especias en cantidades inmensas, además de la pimienta blanca y negra.
La pimienta, el jengibre, el clavo de olor, la nuez moscada y la canela eran tan codiciados como la sal para conservar la carne en invierno sin que se pudriera y ni perdiera sabor. Los Reyes Católicos de España decidieron financiar la aventura del acceso directo a las fuentes, para liberarse de la onerosa cadena de intermediarios y revendedores que acaparaban el comercio de las especias y las plantas tropicales, las muselinas y las armas blancas que provenían de las misteriosas regiones del oriente. El afán de metales preciosos, medio pago para el tráfico comercial, impulsó también la travesía de los mares malditos. Europa entera necesitaba plata; ya casi estaban exhaustos los filones de Bohemia, Sajonia y Tiro.
España vivía el tiempo de la reconquista. 1492 fue el año del descubrimiento de América, el nuevo mundo nacido de aquella equivocación de consecuencias grandiosas. Fue también el año de la recuperación de Granada, Fernando de Aragón e Isabel de Castilla, que habían superado con su matrimonio el desgarramiento de sus dominios, abatieron a comienzos de 1492 el último reducto de la religión musulmana en el suelo español. Había costado casi ocho siglos recobrar lo que se había perdido en siete años, y la guerra de reconquista había agotado el tesoro real. Pero esta era una guerra santa, la guerra cristiana contra el Islam, y no es casual, además, que en ese mismo año, 1492, ciento cincuenta mil judíos declarados fueron expulsados del país.
España adquiría realidad como nación alzando espadas cuyas empuñaduras dibujaban el signo de la cruz. La reina Isabel se hizo madrina de la Santa Inquisición. La hazaña del descubrimiento de América no podría explicarse sin la tradición militar de guerra de cruzadas que imperaba en la Castilla medieval, y la Iglesia no se hizo rogar para dar carácter sagrado a las conquistas de las tierras incógnitas del otro lado del mar. El papa Alejandro VI, que era valenciano, convirtió a la reina Isabel en dueña y señora del Nuevo Mundo. La expansión del reino de Castilla ampliaba el reino de Dios sobre la tierra.

Eduardo Galeano, Le venas abiertas de América latina

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La traduction « officielle », par Claude Couffon pour les éditions Omnibus :

Fièvre de l’or, fièvre de l’argent

Le signe de la croix sur le pommeau des épées

Lorsque Christophe Colomb entreprit de traverser les grands espaces déserts de l’ouest de l’écoumène, il avait accepté le défi des légendes. De terribles tempêtes joueraient avec ses navires comme avec des coquilles de noix qu’elles allaient jeter dans la gueule des monstres ; le grand serpent des mers ténébreuses, avide de chair humaine, serait à l’affût. Les hommes du XVè siècle croyaient qu’il ne restait plus que mille ans avant que les feux purificateurs du Jugement dernier anéantissent le monde, un monde constitué alors par la Méditerranée avec ses rivages aux arrière-pays ambigus : l’Europe, l’Asie, l’Afrique. Les navigateurs portugais assuraient que le vent d’ouest apportait d’étranges cadavres et traînait parfois des épaves aux sculptures bizarres, mais personne n’imaginait que le monde s’accroîtrait bientôt, ô merveille ! d’un nouveau continent.
Non seulement l’Amérique n’avait pas de nom, mais les Norvégiens ignoraient qu’ils l’avaient découverte depuis longtemps et Colomb lui-même, jusqu’à sa mort, après ses voyages, demeura convaincu qu’il était arrivé en Asie par la route de l’ouest. En 1492, quand la botte espagnole se posa pour la première fois sur les sables des Bahamas, l’amiral pensa que ces terres étaient une avancée de l’île fabuleuse de Cipango : le Japon. Colomb avait emporté un exemplaire du livre de Marco Polo, aux marges couvertes d’annotations. Les habitants de Cipango, affirmait Marco Polo, « possèdent de l’or en abondance et les mines d’où ils l’extraient ne s’épuisent jamais…Il y a aussi dans cette île des quantités de perles orientales les plus pures. Elles sont roses, rondes et de grande taille, et leur valeur est supérieure à celle des perles blanches. » La richesse de Cipango était parvenue aux oreilles du Grand Khan Kubilay , éveillant en lui le désir de la conquérir : il avait échoué. Des pages fulgurantes de Marco Polo, tous les biens de la création prenaient leur envol : il y a presque treize mille îles dans la mer des Indes, avec des montagnes d’or et de perles, et douze sortes d’épices en énormes quantités, sans oublier le poivre blanc et noir qui abondait.
Le poivre, le gingembre, le clou de girofle, la noix de muscade et la cannelle étaient aussi convoités que le sel pour conserver la qualité et la saveur de la viande en hiver. Les Rois Catholiques décidèrent de financer l’aventure de l’accès direct aux sources afin de se libérer de l’onéreuse chaîne d’intermédiaires et de revendeurs qui accaparaient le commerce des épices et des plantes tropicales, des mousselines et des armes blanches provenant des mystérieuses régions de l’Orient. L’attrait des métaux précieux, monnaie d’échange pour le commerce, favorisa également l’idée d’une traversée des mers maudites. L’Europe entière avait besoin d’argent : les gisements de Bohême, de Saxe et du Tyrol étaient déjà presque épuisés.
L’Espagne vivait le temps de la Reconquête. 1492 fut l’année de la découverte de l’Amérique, du nouveau monde né de cette erreur géographiques aux conséquences grandioses, mais aussi celle de la récupération de Grenade. Ferdinand d’Aragon et Isabel de Castille, qui avaient unifié par leur mariage leurs domaines rivaux, réduisirent au début de 1492 le dernier bastion de la religion musulmane en territoire espagnol. Il avait fallu presque huit siècles pour reprendre ce qui avait été perdu en sept années et la guerre de reconquête avait vidé les coffres du trésor royal. Mais c’était une guerre sainte, la guerre chrétienne contre l’Islam, et ce n’est pas par hasard qu’en cette même année cent cinquante mille Juifs furent expulsés. L’Espagne acquérait une réalité comme nation en brandissant des épées aux pommeaux en forme de croix. La Reine Isabelle patronna la Sainte Inquisition. L’exploit de la découverte de l’Amérique ne pourrait s’expliquer sans la tradition guerrière des croisades qui régissait la Castille médiévale, et l’Église ne se fit pas prier pour donner un caractère sacré à la conquête des terres inconnues qui s’étendaient de l’autre côté de l’Océan. Le pape Alexandre VI, qui était espagnol, consacra la reine Isabelle première dame du Nouveau Monde. Avec l’expansion du royaume de Castille, c’était le royaume de Dieu qui s’accroissait sur terre.

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Nathalie nous propose sa traduction – avec un petit commentaire et un indispensable relevé de coquilles en introduction :
« Mille mercis d’avoir choisi ce texte : dès que j’ai vu le nom de Christophe Colomb, j’ai su que j’allais le traduire. Non seulement j’ai passé un très bon moment, mais j’ai également appris quelque chose, qui fait écho au sondage que je t’ai proposé. Comme le texte de Galeano évoque une période qui m’est familière et qu’il utilise des termes ou des expressions qui sont (pour moi) chargés de sens, je me suis rendu compte que je ne cherchais pas à traduire des mots alignés les uns à la suite des autres mais à restituer le substrat historique et culturel de l’époque, tel que je l’ai appris et enseigné. Ce texte m’a donc permis de toucher du doigt ce que je commençais à entrevoir. Alléluia ! »

Au passage, je te signale les quelques erreurs que j’ai relevé :

- « la acecho » pour « al acecho »

- « solo (faltaban)… (América) no solo… » au lieu de sólo

- « el viento del oeste traería » au lieu de « traía » puisque les verbes de la phrase sont à l’imparfait

- « sería, asombrosamente » sans virgule

- « también hay en esta isla de perlas del más puro gran tamaño » soit il manque un mot, soit il y en a un en trop, « de » ?

- « medio pago » : là, il manque « de »

- titre « le venas… » : « las venas » évidemment.

Et j’aimerais que tu m’expliques, si tu le peux, ce que l’auteur veut dire par « sus costas de ambigua proyección hacia Africa y Oriente » : j’ai compris qu’il faisait référence au contour sinueux des côtes méditerranéennes, tantôt saillantes, tantôt rentrantes et j’en ai déduis que cela traduisait l’attitude - à la fois conquérante et timorée - des Européens à l’égard des peuples voisins… Mais je n’ai pas su le rendre dans ma trad : ça aurait donné lieu à une périphrase explicitante ( si tant est que mon explication soit la bonne). »

Fièvre de l’or, fièvre de l’argent :
le signe de la croix sur le pommeau des épées

Christophe Colomb, lorsqu’il entreprit de traverser les grands espaces vides à l’ouest de l’écoumène, avait accepté le défi des légendes. D’horribles tempêtes joueraient avec ses navires, comme s’il s’agissait de vulgaires coquilles de noix, et les jetteraient dans la gueule des monstres ; le grand serpent des mers ténébreuses, avide de chair humaine, serait à l’affût. Les hommes du XV° siècle croyaient qu’il ne restait plus que mille ans avant que les feux purificateurs du Jugement Dernier n’embrasent le monde, et le monde, à l’époque, se limitait à la Méditerranée avec ses côtes aux tracés ambigus, tournées vers l’Afrique et l’Orient. Les navigateurs portugais assuraient que le vent d’ouest apportait d’étranges cadavres et charriait parfois des morceaux de bois curieusement taillés, mais personne ne pouvait deviner que le monde serait miraculeusement multiplié.
L’Amérique n’avait pas de nom. Les Norvégiens ignoraient qu’ils l’avaient découverte depuis longtemps et même Colomb, après ses voyages, mourut intimement convaincu qu’il était arrivé en Asie en empruntant la route de l’Ouest. En 1492, quand la botte espagnole foula pour la première fois le sable des Bahamas, l’Amiral crut que ces îles étaient une avancée du Japon. Colomb avait emporté un exemplaire du livre de Marco Polo, qu’il avait couvert d’annotations dans les marges. Les habitants de Cipango, affirmait Marco Polo, « possèdent de l’or en abondance et les mines d’où ils l’extraient ne s’épuisent jamais… Il y a aussi dans cette île les perles les plus pures ; elles sont très grosses et leur valeur est supérieure à celle des perles blanches. » La richesse de Cipango était parvenue jusqu’aux oreilles du Grand Khan, Kubilay, éveillant en lui le désir de la conquérir : mais il avait échoué. Des pages fulgurantes de Marco Polo s’échappaient une nuée d’îles éparpillées dans la mer qui borde l’Inde, avec des montagnes d’or et de perles, et douze sortes d’épices en énorme quantité, en plus du poivre blanc et noir.
Le poivre, le gingembre, le clou de girofle, la noix de muscade et la cannelle étaient aussi convoités que le sel pour conserver la viande, sans que celle-ci ne s’avarie ou perde sa saveur, en hiver. Les Rois Catholiques décidèrent de financer l’aventure de l’accès direct aux sources afin de se libérer de l’onéreuse chaîne des intermédiaires et des revendeurs qui accaparaient le commerce des épices et des plantes tropicales, des mousselines et des armes blanches en provenance des mystérieuses régions de l’Orient. La soif de métaux précieux, moyen de paiement pour les échanges commerciaux, encouragea également la traversée des mers maudites. L’Europe entière avait besoin d’argent : les gisements de Bohême, de Saxe et du Tyrol étaient déjà presque épuisés.
L’Espagne était en pleine Reconquête. 1492 fut l’année de la découverte de l’Amérique, un nouveau monde né de cette erreur aux conséquences grandioses. Ce fut aussi l’année de la récupération de Grenade : Ferdinand d’Aragon et Isabelle de Castille, qui avaient surmonté la rivalité qui opposaient leurs royaumes par leur union, abattirent, au début de 1492, le dernier bastion de la religion musulmane sur le sol espagnol. Reprendre ce qui avait été perdu en sept ans avait pris près de huit siècles, et la guerre de Reconquête avait vidé les caisses du royaume. Mais il s’agissait d’une guerre sainte, la guerre de la Chrétienté contre l’Islam, sans compter que, et ce n’est pas un hasard, cette même année, cent cinquante mille Juifs déclarés furent expulsés. L’Espagne acquérait une réalité comme nation en brandissant ses épées dont les pommeaux portaient le signe de la croix. La reine Isabelle devint la marraine de la Sainte Inquisition. L’exploit de la découverte de l’Amérique ne pourrait s’expliquer sans la tradition militaire des guerres de Croisades qui régnait dans la Castille médiévale, et l’Eglise ne se fit pas prier pour donner un caractère sacré à la conquête des terres inconnues, de l’autre côté de l’Océan. Le pape Alexandre VI, qui était valencien, présenta la reine Isabelle comme la maîtresse absolue du Nouveau Monde. L’expansion du royaume de Castille accroissait le royaume de Dieu sur terre.

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Odile nous propose sa traduction :

Fièvre de l'or, fièvre de l'argent:
Le signe de la croix sur le pommeau des épées

Lorsque Christophe Comb entreprit de traverser les grands espaces déserts à l' Ouest de l'écoumène, il avait accepté le défi des légendes.
De terrifiantes tempêtes joueraient avec ses navires comme avec des coquilles de noix pour les précipiter dans la gueule des monstres ; le grand serpent des mers ténébreuses, avide de chair humaine serait à l'affût. Les hommes du XV ème siècle croyaient qu'il ne restait plus que mille ans avant que les feux purificateurs du Jugement dernier anéantissent le monde, un monde constitué alors par la Méditerranée et ses rivages menant vers les mystérieuses contrées d'Afrique et d'Orient. Les navigateurs portugais affirmaient que le vent d'ouest apportait d'étranges cadavres et poussait parfois des épaves aux étranges sculptures mais personne ne soupçonnait que le monde s'accroîtrait
aussi considérablement. L'Amérique n'avait pas de nom. Les norvégiens ne savaient pas qu'ils l'avaient découverte depuis longtemps, et Colomb lui-même, jusqu'à sa mort, après ses voyages, demeura convaincu qu' il était arrivé en Asie par la route de l'Ouest. En 1492, quand la botte espagnole se posa pour la première fois sur le sable des Bahamas, l'Amiral crut que ces îles étaient une avancée du Japon. Colomb avait emporté un exemplaire du livre de Marco Polo, aux marges couvertes d'annotations. Les habitants de Cipango, affirmait Marco Polo, « possèdent de l'or en abondance et les mines d'où ils l'extraient ne s'épuisent jamais...Il y a aussi dans cette île des perles d'une grande pureté, d'une grande taille, et leur valeur est supérieure à celle des perles blanches ». La richesse de Cipango était parvenue aux oreilles du Grand Khan Kublai, éveillant en lui le désir de la conquérir : il avait échoué. Les fulgurantes pages de Marco Polo révélaient l'existence d' îles dans la mer des Indes avec des montagnes d'or et de perles, douze sortes de d'épices en quantités énormes, et encore du poivre, blanc et noir.
Le poivre, le gingembre, le clou de griofle, la noix de muscade et la cannelle étaient aussi convoités que le sel pour conserver la viande en hiver sans qu'elle pourisse ou perde sa saveur. Les Rois Catholiques décidèrent de financer l'aventure de l'accès direct aux sources afin de se libérer de l'onéreuse chaîne d'intermédiaires et de revendeurs qui accaparaient le commerce des épices et des plantes tropicales, des mousselines et des armes blanches provenant des mystérieuses régions de l'Orient. La soif de métaux précieux, monnaie d'échange pour le commerce, favorisa aussi l'idée d'une traversée des mers maudites.L'Europe entière avait besoin d'argent : les gisements de Bohême, de Saxe et du Tyrol étaient déjà presque épuisés.
L'Espagne vivait le temps de la Reconquête. 1492 fut l'année de la découverte de l'Amérique, le nouveau monde né de cette erreur aux conséquences grandioses, et aussi l'année de la récupération de Grenade. Ferdinand d'Aragon et Isabelle de Castille, qui par leur mariage avaient permis l'unification de leurs territoires rivaux, réduisirent au début de 1492 le dernier bastion de la religion musulmane sur le sol espagnol. Il avait fallu presque huit siècles pour reprendre ce qui avait été perdu en sept ans et la guerre de reconquête avait ruiné le trésor royal. Mais c'était une guerre sainte, la guerre de la Chrétienté contre l'Islam et ce n'est pas un hasard si, au cours de cette même année, cent cinquante mille juifs furent expulsés du pays.
L'Espagne se forgeait une réalité comme nation en brandissant des épées dont les pommeaux s'ornaient du signe de la croix. La reine Isabelle patronna la Sainte Inquisition. L'exploit de la découverte de l'Amérique ne pourrait s'expliquer sans la tradition militaire de guerres de croisades qui régnait dans la Castille médiévale et l' Eglise ne se fit pas prier pour donner un caractère sacré à la conquête de ces terres inconnues qui s'étendaient de l'autre coté de l'océan. Le pape Alexandre VI, natif de Valence, fit de la reine Isabelle la maîtresse et la souveraine du Nouveau Monde. L'expansion du royaume de Castille élargissait aussi le royaume de Dieu sur terre.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Concernant le passage que commente Nathalie "con sus costas de ambigua proyeccion hacia el Africa y Oriente"...J'ai pensé que l'auteur pouvait aussi faire allusion au tracé très découpé des côtes et à leur représentation souvent imprécise, voire fantaisiste sur certaines cartes géographiques de l'époque. Peut-être fait-il une allusion, par le mot "proyeccion", aux attitudes conquérantes des navigateurs en direction de l'Afrique et de l'Orient...
MAIS, il se trouve qu'après avoir lu le texte original, j'ai retrouvé la version française...
Je ne la dévoilerai pas, bien sûr, mais attendez-vous à une traduction quelque peu étonnante...

Anonyme a dit…

As-tu remarqué, Nathalie, comment a été rendu le passage qui soulevait tes interrogations à juste titre - ainsi que les miennes, d'ailleurs - ?
Le texte original "...el mar Mediterraneo con sus costas de ambigua proyeccion hacia el Africa y el Oriente" est devenu en Français "la Méditerranée avec ses rivages aux arrière-pays ambigus : l'Europe, l'Afrique, l'Asie"
Que penses-tu de l'ajout ici de "l'Europe" et du changement du mot "Oriente" pour "Asie" ?

Anonyme a dit…

Je suis plutôt déçue parce que j'espérais que j'allais enfin pouvoir comprendre cette phrase hermétique... Or, je m'aperçois que le traducteur inverse tout et nous propose une version plus que discutable du texte original.Il n'a peut-être pas compris le sens de la phrase, lui non plus...

Anonyme a dit…

Effectivement, je pense comme toi que "le traducteur inverse tout" : pour moi, le mot "proyeccion" donnait l'idée d'extension au-delà des côtes, mais par la mer - puisqu'on parle de navigateurs - et non pas d'une "projection intérieure" des rivages vers l' arrière-pays...
De plus, l'ajout du mot "Europe", à mon avis, détourne sans doute le sens que Galeano a voulu donner à cette phrase et plutôt que d'expliciter, perturbe la compréhension du texte...car, du coup, on n'a toujours pas compris !