vendredi 24 avril 2009

Références culturelles, 108 : Cocoliche

En photo : Cocoliche par .María.

COCOLICHE, ma… cosa dice ?
par Brigitte, culturellement très en verve ces jours-ci !

En vous parlant la semaine dernière du lunfardo, j’ai découvert au cours de mes recherches le COCOLICHE !
J’ai A-DO-RÉ ce mot rigolo dont j’ignorais totalement l’existence et comme ma curiosité naturelle m’a poussée à en savoir un peu plus…je vous fais partager mes trouvailles…
On pourrait imaginer que le cocoliche se mange ou se boit ! Mais non… le cocoliche se parle !

Antonio ou Francesco Cuc(c)oliccio, fut l’un des trois millions d’immigrants italiens qui débarquèrent en Argentine entre la fin du XIX è et le début du XXè siècle pour y trouver une vie meilleure. Entre 1880 et 1930, ils représentaient 40% de la population de Buenos Aires !
Embauché comme ouvrier dans le cirque de l’acteur et acrobate uruguayen José Podesta (1858-1937), Antonio Cuccoliccio communiquait en employant un mélange d’italien et d’espagnol, comme de nombreux immigrés.
Un artiste du nom de Celestino Patray l’ayant entendu s’appropria sa façon de parler pour en faire un numéro comique où il se présentait sous le nom de Francesco Cocolicchio. Il remporta un tel succès auprès du public porteño que le mot fut conservé pour qualifier le jargon particulier des immigrés italo-argentins de l’époque pour donner « cocoliche ».

Le mot Cocoliche fit son entrée au Dictionnaire de la Real Academia Española (DRAE) en 1927, avec la définition suivante : « jerga híbrida que hablan ciertos inmigrantes italianos, mezclando su habla con el español ».
Certains prétendent même que le mot cococliche viendrait de l’abréviation de la phrase « Que cosa è lo que dice ? » signifiant en italien « Qu’est-ce tu veux dire ? » -.

Son usage était en principe exclusivement oral –beaucoup d’immigrés étaient d’ailleurs analphabètes à cette époque- . Il mêlait mots espagnols et italiens ou issus des nombreux dialectes régionaux d’Italie avec la prononciation particulière de certains sons et une intonation « à l’italienne », la proximité deux langues et leurs similitudes favorisant également les mélanges.
Devenu une sorte de jargon littéraire, il fut utilisé à la fin du XIXè dans le théâtre populaire argentin de l’époque dans des comédies et des saynètes (sainetes).

Au fil des générations, les immigrants italiens se sont assimilés à la population de Buenos Aires et le cocoliche s’est entendu de moins en moins.
Aujourd’hui, de nombreux mots ont persisté pour être finalement assimilés par le lunfardo, le langage porteño, bien que les deux « langages » n’aient pas la même origine, ni les mêmes particularités. Les mots de cocoliche se retrouvent donc en général dans les dictionnaires de lunfardo.

1 commentaire:

Brigitte a dit…

Pas plus ni moins "en verve ces jours-ci" que les autres jours mais j'étais en vacances ...
Je passe la main et je me tais ...!