jeudi 17 septembre 2009

Test du 16 septembre : sujet de stylistique française (choisi par Sophie Duval)

Vous réécrirez cette scène de théâtre sous forme d'une lettre que l'inspecteur adresse à son supérieur, puis sus forme d'un récit oral que Gilberte fait à sa grande sœur. Vous conserverez dans les deux cas le déroulement et le contenu précis de la scène, et vous adapterez le style au personnage locuteur.

L'action de cette comédie se situe dans une petite ville du Limousin, dont la vie est bouleversée par les apparitions d'un spectre. L'ordre habituel se renverse : les pauvres gagnent à la loterie, les chiens maltraités mordent leurs bourreaux… Isabelle, l'institutrice, est la plus troublée : elle fait cours dans les champs et remplace les leçons de morale par des louanges à la beauté physique et végétale. On la suspecte d'avoir des rendez-vous avec le spectre. L'administration chargede l'enquête un inspecteur d'Académie, qui vient voir Isabelle avec deux notables, le maire et le contrôleur des poids et mesures.

Le Maire – Si nous commencions l'examen !
L'inspecteur – Appelez la première. (Mouvements) Pourquoi ces mouvements !
Isabelle – C'est qu'il n'y a pas de première, monsieur l'inspecteur, ni de seconde, ni de troisième. Vous ne pensez pas que j'irais leur infliger des froissements d'amour-propre. Il y a la plus grande, la plus bavarde, mais elles sont toutes premières.
L'inspecteur – Ou toutes dernières, plus vraisemblablement. Toi, là-bas, commence ! En quoi es-tu la plus forte !
Gilberte – En botanique, monsieur l'inspecteur
L'inspecteur – En botanique ! Explique-moi la différence entre les monocotylédons et les dicotylédons.
Gilberte – J'ai dit en botanique, monsieur l'inspecteur.
L'inspecteur – Écoutez-la ! Sait-elle seulement ce qu'est un arbre !
Gilberte – C'est justement ce qu'elle sait le mieux, monsieur l'inspecteur.
Isabelle – Si tu le sais, dis-le, Gilberte. Ces messieurs t'écoutent.
Gilberte – L'arbre est le frère non mobile des hommes. Dans son langage, les assassins s'appellent les bûcherons, les croque-morts les charbonniers, les puces les piverts.
Irène – Par ses branches, les saisons nous feront des signes toujours exacts. Par ses racines, les morts soufflent jusqu'à son faîte leurs désirs, leurs rêves.
Viola – Et ce sont les fleurs dont toutes les plantes se couvrent au printemps.
L'inspecteur – Oui, surtout les épinards… De sorte, ma petite, si je te comprends bien, que les racines sont le vrai feuillage, et le feuillage, les racines.
Gilberte – Exactement.
L'inspecteur – Zéro… (Elle rit) Pourquoi cette joie, petite effrontée !
Isabelle – C'est que dans la notation, j'ai adopté le zéro comme meilleure note, à cause de sa ressemblance avec l'infini.
Le contrôleur – Intéressant. […]
L'inspecteur – Un scandale, monsieur le Maire, un scandale ! Mon opinion sur les événements du bourg est faite !

Jean Giraudoux, Intermezzo, I, 6 (1933)

La proposition d'Émeline :

Monsieur,

Je vous adresse ici le rapport de ma visite.
L’institutrice ne considère pas ses élèves selon leur niveau de savoir ni leurs capacités intellectuelles, sous prétexte de ne pas « leur infliger des froissements d’amour-propre » ; mais selon leurs critères physiques ou comportementaux : « la plus grande, la plus bavarde ».
Ces jeunes filles prétendent connaître la botanique, mais se limitent à des idées farfelues à propos des arbres, en les comparant aux hommes. Même les morts s’exprimeraient à travers leurs feuilles ! La jeune élève interrogée a ri quand je lui ai attribué un zéro, considérant cela comme la meilleure note « à cause de sa ressemblance avec l’infini ».
De fait, je pense que ces imbécillité sont l’œuvre de l’intervention du fantôme sur l’esprit de Mademoiselle Isabelle, qui pervertit donc l’esprit de ces jeunes filles.

***

La proposition d'Amélie :

1- Lettre de l’inspecteur à son supérieur :

Inspecteur Delatour
Dpt de la Haute-Vienne
A Monsieur le Recteur d’Académie

Objet : inspection de l’école Prévert

Monsieur,

Comme convenu suite à notre entrevue de la semaine dernière, je vous envoie le rapport de mon inspection à l’école Prévert, effectuée ce matin même.
Je rendis donc dans cette ville dont la réputation n’est plus à faire ; vous n’êtes pas sans savoir qu’on raconte qu’elle serait en proie aux agissements d’un spectre. Je puis dès à présent vous dire que tout cela n’est que bêtises et superstitions, fruit de l’imagination de ces villageois, qui n’ont pas inventé le fil à couper le beurre, si vous voyez ce que je veux dire. Mais venons-en aux faits.
Je me présentai chez Monsieur le maire tôt ce matin, accompagné duquel je suis arrivé à l’école, le contrôleur des poids et mesures nous ayant rejoints par la suite. Je voulus interroger les élèves, au nombre de trois pour le niveau élémentaire, le maire m’ayant enjoint de le faire. Quelle ne fut pas ma surprise de me heurter à une première aberration : l’institutrice, Isabelle de son prénom, ne souhaitant pas établir de différence entre les trois jeunes filles, il m’était impossible d’utiliser les nombres ordinaux pour les désigner. J’en choisis donc une au hasard, lequel fait bien les choses, car je dus élire la plus apeurée et la plus idiote des trois. Il paraissait qu’elle affectionnait particulièrement la biologie, je lui posai donc des questions en conséquence, mais elle resta muette. Encouragée par l’institutrice, elle se mit tout à coup à débiter une définition de l’arbre, et quelle définition ! Une sorte de mélange philosophique et religieux, où il était question de langage de l’arbre, d’assassins, de signes et d’esprits, bien loin de notre chère science. Si seulement j’avais eu la présence d’esprit de vous l’enregistrer, pour que vous puissiez vous faire une idée de l’ampleur de l’ignorance de ces gens-là… Je n’eus d’autre choix que de lui mettre un zéro, à cette incapable, note qu’elle prit à la rigolade, l’institutrice ayant consacré le zéro, meilleure note. Scandalisé, j’ai quitté la classe, l’école, la ville, outré par de telles méthodes de travail et un tel niveau de naïveté et de nullité, de la part des élèves comme de l’institutrice.
Au vu de ce rapport, je vous serais reconnaissant, pour le bien-être de ces jeunes filles, de faire en sorte qu’elles soient rapidement remises dans le droit chemin, spectre ou pas.
Cordialement.

Maximin Delatour.

2- Récit oral de Gilberte à sa grande sœur :

« Léonie… Léonie ! Léoniiiiie … ! J’suis rentrée, descends, vite, j’ai quequ’choz à t’raconter !!
- C’est bon Gilberte, c’est bon, le ciel t’est tombé sur la tête ou quoi ?
- Mais non mais non c’est pas ça c’est à l’école tu sais bien je t’avais dit, le monsieur…
- Eh oh oh, doucement là, déjà j’suis pas sourde, et en plus tu vas t’étouffer à force de parler vite comme ça, calme-toi donc un peu ! Qu’est-ce qu’y a ?
- Ben tu sais, j’t’avais dit que la maîtresse nous avait dit que quelqu’un d’important allait venir à l’école bientôt, et même que c’est pour ça que je mettais tous les jours des beaux habits pour pas que la maîtresse trouve que j’suis moche pour le monsieur important.
- Oui, et alors ?
- Ben c’était aujourd’hui ! Il est venu aujourd’hui. Il est arrivé ce matin avec Monsieur le maire et un autre monsieur qu’on nous a dit que c’était le contrôleur des poids et des mesures, pourtant il nous a pas pesé ni mesuré, j’comprends rien moi ! Le monsieur important c’était l’inspecteur, il voulait voir si on était bons dans cette école. Il s’est assis devant nous trois, y’avait moi, Viola et Irène, et il a demandé qui était la première. Alors Isabelle a dit qu’on était toutes premières, et il a dit : « ou toutes dernières », tu crois que c’était méchant, dis ?
- Mais non, ne t’inquiète pas, ce sont des expressions de grande personne, continue.
- Du coup il m’a choisie, moi, tu te rends compte ? Il m’a demandé en quoi j’étais la plus forte, alors moi j’ai dit en botanique, parce que c’est vrai, c’est là qu’j’suis meilleure. Du coup il m’a posé une question sur les monoco-j’sais pas quoi, et les dicotylé-trucs. J’ai rien compris ! Je crois qu’il s’est moqué de moi, il disait que je savais pas c’que c’était un arbre, alors que si, je sais, alors je le lui ai dit.
- Tu lui as dit quoi ?
- Ben que je savais. Tu t’rappelles la poésie que j’t’ai récitée l’autre jour, sur les arbres, et ben je lui ai dit ça, et Irène et Viola ont dit la fin. Et ben il a vachement aimé parce qu’il m’a mis zéro, tu te rends compte !!! Le premier de cette année, qu’est-c’que j’étais contente. Du coup j’ai rigolé, il a dit pourquoi elle rigole, la maîtresse lui a expliqué pour le zéro, l’autre monsieur, qui disait rien du tout, a dit que c’était intéressant, j’me demande pourquoi, et l’inspecteur, il est devenu tout rouge, il s’est levé en criant que c’était « une sandale, une vraie sandale », je n’ai vraiment pas compris c’que ça venait faire là… Et il est parti, en nous laissant toutes debout, on savait pas si on avait droit de s’asseoir ou pas, Mademoiselle Isabelle pleurait. Dis, tu crois que c’est parce qu’on a été méchantes qu’il est parti le monsieur ?
- Mais non, ne t’inquiète pas Gilberte, tu sais comment c’est les grands, parfois, on ne comprend pas tout ce qu’ils disent, ni ce qu’ils font… Je suis sûre que ce n’est pas de votre faute.

***

La proposition de Coralie :

Exercice de stylistique

Sujet 1

Monsieur le Recteur d’Académie,

Suite à l’inspection de la classe de mademoiselle Isabelle, je viens par la présente, vous faire mon rapport. Je n’ai qu’un mot à dire, Monsieur le Recteur d’Académie : scandaleux ! C’est en effet ainsi que je qualifierai la façon qu’a cette institutrice de faire la classe. Je m’explique. Tandis que j’appelais la meilleure élève, toutes s’agitèrent et l’institutrice m’informa qu’elle préférait ne pas classer ces jeunes filles, de peur, je cite, de « leur infliger des froissements d’amour-propre ». Chacune est donc première dans son domaine (la plus grande, la plus bavarde…). J’interrogeai alors une de ces demoiselles, qui m’affirma être la plus forte en botanique. Pour vérifier ses dires, je lui demandai de m’expliquer la différence entre les monocotylédons et les dicotylédons. Cette impertinente me répondit qu’elle parlait de botanique et rétorqua ensuite qu’elle connaissait parfaitement les arbres. Mais voici sa définition d’un arbre : « l’arbre est le frère non mobile des hommes… ». Je ne continuerai pas de citer ses inepties, renchéries d’ailleurs par ses camarades ! Sa conclusion étant que « les racines sont le vrai feuillage, et le feuillage, les racines ». Outré par ces sottises, je décidai de lui mettre un zéro, auquel elle répondit d’un éclat de rire ! Oui, Monsieur le Recteur d’Académie, cette chère institutrice a adopté le zéro comme meilleure note, à cause, dit-elle, « de sa ressemblance avec l’infini » !
Je le répète, Monsieur le Recteur d’Académie, c’est un scandale ! Et cela confirme nos doutes quant à sa relation avec le spectre. Je continue cependant de mener mon enquête et vous tiens informer du moindre événement.
Je vous prie de croire, Monsieur le Recteur d’Académie, en l’assurance de mes respectueuses salutations.


Sujet 2

Tu sais Sœurette, on a eu une visite aujourd’hui en classe. Un… un… comment ça s’appelle ? Un monsieur, coincé dans son costume-cravate, qui fait peur à Mademoiselle Isabelle… Ah oui, ça y est : un inspecteur ! Il est venu accompagné du maire et du contrôleur des poids et mesures. Il a commencé par appeler la première de la classe. Mais la première en quoi ? Tu aurais vu sa tête quand mademoiselle Isabelle lui a dit qu’on était toutes premières… Du coup, il a commencé à dire qu’on était toutes dernières ! Tu te rends compte ? Bon, alors ensuite, bien sûr, c’est moi qu’il interroge ! « En quoi es-tu la plus forte ? ». Je lui réponds : « En botanique, monsieur l’inspecteur », bien polie et tout… Alors tu sais ce qu’il m’a demandé ? La différence entre les mono…monocoty… machin-chose et les dicoty…truc-chose ! Non mais quand même ! Moi je parlais de botanique, pas de charabia ! Je lui ai dit d’ailleurs. Et alors devine ce qu’il a dit. « Ecoutez-la ! Sait-elle seulement ce qu’est un arbre ! » Alors là, je l’ai mouché ! Je lui ai dit que les arbres, c’est justement ce que je connais le mieux et je lui ai donné la définition que mademoiselle Isabelle nous a apprise. Tu sais, que l’arbre est le frère non mobile des hommes et tout et tout… et Viola et Irène en ont rajouté. Oh là là ! Sa tête ! Alors il m’a mis un zéro, parce qu’il pensait me punir avec un zéro, mais moi j’ai explosé de rire ! Là, il s’est énervé. Ben oui, avec mademoiselle Isabelle, le zéro c’est la meilleure note. Elle dit que c’est à cause de sa ressemblance avec l’infini. Enfin, bref, l’inspecteur, il est parti en colère, il criait « un scandale, monsieur le Maire, un scandale ! » . Je vois pas vraiment ce que j’ai dit de scandaleux… T’as une idée, toi ?

***

La proposition de Chloé :

Monsieur,

Suite à l’inspection de la classe de Mlle Isabelle, je vous adresse mon rapport.
Comme nous le suspections, cette institutrice est tombée sous l’influence du spectre et les dégâts causés à ses élèves sont considérables.
Accompagné de M. le Maire et de l’Inspecteur des Poids et des Mesures, j’ai procédé à l’examen de cette classe en demandant à Mlle Isabelle de me désigner sa meilleure élève. Vous n’imaginez pas ma surprise lorsqu’elle m’a répondu que pour ne pas «froisser leur amour-propre », il n’y avait pas de classement par niveau mais par caractéristiques physiques ! J’ai donc désigné une élève au hasard en lui demandant dans quelle matière elle était la plus forte pour évaluer ses connaissances. Ce à quoi l’interrogée répond que c’est en botanique. Je lui pose donc une question des plus simples sur le sujet, à savoir la différence entre les monocotylédons et les dicotylédons, et la pauvre petite, ne comprenait visiblement pas de quoi je parlais ! J’en viens alors à me demander si elle sait, au moins, ce qu’est un arbre, et la petite effrontée me répond que «c’est justement ce qu’elle sait le mieux ». Encouragée par son institutrice, elle se met alors à déblatérer une définition plus qu’aberrante, comparant les arbres aux hommes, les bûcherons aux assassins, confondant les racines et le feuillage et, pour couronner le tout, les morts parleraient à travers les arbres ! A en juger ce côté macabre, je peux effectivement affirmer sans l’ombre d’un doute, que ces petites, autant que leur institutrice, sont possédées par le spectre ! Pour finir, j’ai donné un zéro à la petite idiote et la voyant toute joyeuse, j’ai découvert que Mlle Isabelle considérait le zéro comme la meilleure note, «à cause de sa ressemblance avec l’infini » ! C’est dire si elles sont atteintes !
Pour conclure, je dirais qu’il est plus qu’évident que les agissements du spectre bouleversent cette classe, et je pense qu’il convient d’agir au plus vite avant que les dégâts ne soient irréparables.

***

La proposition de Laëtitia Sw :

1. Lettre de l’inspecteur à son supérieur hiérarchique :

À ..., le ...
Monsieur le Recteur,
Par la présente, j’ai l’honneur de vous faire part de mes conclusions au sujet de la mission que vous m’avez confiée concernant la petite ville de ...
Accompagné de Monsieur le Maire et de Monsieur le Contrôleur des poids et mesures, j’ai rencontré, comme convenu, l’institutrice, Madame Isabelle, lors d’un cours avec une de ses classes. À cette occasion, j’ai interrogé une élève en botanique et je suis chagriné de vous informer que ce que j’ai entendu a été pour le moins effarant. Jugez plutôt : alors que je demande à cette élève de m’expliquer la différence entre les monocotylédons et les dicotylédons, voilà qu’elle se met à pérorer de la façon la plus incohérente qui soit. Elle commence d’abord par nier l’appartenance de ma question au champ de la botanique, puis elle se lance dans une incroyable description des arbres. Selon elle, les arbres sont les frères non mobiles des hommes et possèdent un langage propre qui fait des bûcherons des assassins, des charbonniers des croque-morts, et des piverts des puces. Permettez-moi de passer outre les réponses non moins honteuses de deux de ses camarades qui ont renchéri sur le sujet sans même y avoir été invitées. Je vous laisse imaginer ma colère devant leur babillage insensé ! Peut-on croire une chose pareille ? C’est tout bonnement scandaleux ! Pour finir, j’ai donc flanqué un zéro pointé à cette élève, qui s’est mis à rire effrontément. Comment a-t-elle osé faire montre de tant d’impertinence ? Je me le demande !
Néanmoins, une chose est sûre, Monsieur le Recteur : il faut extirper sur l’heure tout ce fatras de sottises qui est en train de ronger dangereusement le cerveau encore malléable de nos plus jeunes administrés. C’est pourquoi, je vous exhorterais à la plus grande fermeté vis-à-vis de l’institutrice incriminée, Madame Isabelle. Il m’apparaît nécessaire – car salutaire - d’user à son encontre de sanctions exemplaires, sous peine de la voir déverser impunément dans des esprits innocents et vulnérables sa science infecte. En outre, comme celle-ci a commencé à être distillée – on ne peut malheureusement plus en douter -, il m’apparaît également urgent de soumettre les élèves de ses classes à une remise à niveau – voyez dans cet euphémisme un souci de discrétion pour ne pas inquiéter davantage les parents de ces enfants - dans des conditions d’enseignement dignes de ce nom.
Voilà, Monsieur le Recteur, la teneur de mes observations dont vous conviendrez sans doute comme moi du caractère alarmant. Bien entendu, je me tiens à votre entière disposition pour toute information complémentaire. Sachez enfin que je ferai tout mon possible pour vous seconder au mieux dans la résolution de cette déplorable affaire.
Dans cette attente, je vous prie d’agréer, Monsieur le Recteur, l’expression de mes salutations les plus respectueuses.

2. Récit oral de Gilberte à sa grande sœur :

« Tu sais quoi ? Eh bien, aujourd’hui, il nous est arrivé, avec la maîtresse, une chose incroyable ! Un drôle de monsieur qu’on n’avait jamais vu est venu dans notre classe. Il y avait aussi Monsieur le Maire et un autre monsieur important. Tu te rends compte ! Eh bien, tu me croiras ou pas, mais c’est moi que le monsieur a interrogé. Ça t’en bouche un coin, hein ? Au début, j’ai été un peu interloquée parce que je ne comprenais rien à ce qu’il me demandait. Mais après, quand j’ai vu qu’il parlait des arbres, j’étais contente parce que c’est ce que je sais le mieux. Je me suis donc bien appliquée à répondre. Je lui ai dit que les arbres sont les frères non mobiles des hommes et qu’ils ont leur propre langage selon lequel les assassins s’appellent les bûcherons, les croque-morts les charbonniers et les puces les piverts. Pendant l’interrogation, il m’a semblé que Madame Isabelle était fière de moi. Si, c’est vrai ! Même qu’elle souriait et qu’elle me faisait de la tête des petits signes d’encouragement ! Du coup, ça a décidé Irène et Viola à participer aussi. On a bien expliqué tout ce que la maîtresse nous a appris. Mais, à la fin, quand le monsieur s’est retourné, on a vu qu’il était tout rouge. Il semblait très énervé et il est parti en criant des trucs bizarres comme « c’est un scandale ! ». D’abord, on riait avec les autres. On trouvait ça plutôt amusant. Et puis, on a vu que Madame Isabelle faisait une drôle de tête, alors on s’est tu. Je me rends compte maintenant combien elle avait l’air ennuyé. J’espère que je n’ai pas fait de bêtises. Je l’aime beaucoup, moi, Madame Isabelle. Je ne voudrais pas que, par ma faute, elle ait des ennuis. Elle est si gentille ! »

4 commentaires:

Tradabordo a dit…

Amélie, je trouve ton deuxième petit texte très réussi. Je ne sais pas ce qu'en dirait Sophie Duval, la grande spécialiste en la matière (tu verras, les étudiantes de l'année dernière ont adoré ces cours et beaucoup appris), mais moi, ça me plaît bien…

Emeline a dit…

à voir le travail d'Amélie, je me dis que j'ai vraiment du boulot!!
les deux textes sont pour moi très réussis!

Amélie a dit…

C'est gentil Emeline, mais je trouve que le style de ton texte est bien plus adapté pour une lettre d'un inspecteur à son supérieur, c'est plus laconique, moi je trouve, après coup, que j'ai trop développé, peut-être ai-je trop suivi le cours des évènements...

Emeline a dit…

Amélie, le style de mon texte est peut-être plus adapté (j'ai juste ne pas voulu trop me mouiller finalement, et si je m'étais laissée aller, le style aurait été similaire au tien), mais mon grand défaut est de résumer. Une lettre d'inspecteur doit comporter tous les détails possibles pour que le recteur puisse se faire une idée précise de ce qui se passe. Ce n'est pas le cas de mon texte. A travailler.