dimanche 28 février 2010

Exercice de version, 100

El rastro moría al pie de un árbol. Cierto era que había un fuerte olor a negro en el aire, cada vez que la brisa levantaba las moscas que trabajaban en oquedades de frutas podridas. Pero el perro —nunca le habían llamado sino Perro— estaba cansado. Se revoleó entre las yerbas para desrizarse el lomo y aflojar los músculos. Muy lejos, los gritos de los de la cuadrilla se perdían en el atardecer. Seguía oliendo a negro. Tal vez el cimarrón estaba escondido arriba, en alguna parte, a horcajadas sobre una rama, escuchando con los ojos. Sin embargo, Perro no pensaba ya en la batida. Había otro olor ahí, en la tierra vestida de bejuqueras que un próximo roce borraría tal vez para siempre. Olor a hembra. Olor que Perro se prendía, retorciéndose patas arriba, riendo por el colmillo, para llevarlo encima y poder alargar una lengua demasiado corta hacia el hueco que separaba sus omoplatos. Las sombras se hacían más húmedas. Perro se volteó, cayendo sobre sus patas. Las campanas del ingenio, volando despacio, le enderezaron las orejas. En el valle, la neblina y el humo eran una misma inmovilidad azulosa, sobre la que flotaban cada vez más siluetas, una chimenea de ladrillos, un techo de grandes aleros, la torre de la iglesia, y las luces que parecían encenderse en el fondo de un lago. Perro tenía hambre. Pero hacia allá, había olor a hembra. A veces lo envolvía aún el olor a negro. Pero el olor de su propio celo, llamado por el olor de otro celo, se imponía a todos los demás. Las patas traseras de Perro se espigaron, haciéndole alargar el cuello. Su vientre se hundía, al pie del costillar, en el ritmo de un jadeo corto y ansioso. Las frutas, demasiado llenas de sol, caían aquí y allá, con un ruido mojado, esparciendo, a ras del suelo, efluvios de pulpas tibias.

Alejo Carpentier, Los fugitivos

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Coralie nous propose sa traduction :

La trace mourait au pied d'un arbre. Il était certain qu'il y avait une forte odeur de nègre dans l'air, à chaque fois que la brise soulevait les mouches qui travaillaient dans des fentes des fruits pourris. Mais le chien -on ne l'avait jamais appelé autrement que Chien- était fatigué. Il se roula dans l'herbe pour détendre son dos et délasser ses muscles. Très loin, les cris des travailleurs se perdaient dans la tombée du jour. Cela sentait encore le nègre. Peut être le marron était-il caché là-haut, quelque part, à califourchon sur une branche, écoutant avec ses yeux. Cependant, Chien ne pensait plus à la battue. Il y avait là une autre odeur, sur la terre vêtue de lianes qu'une prochaine friction effacerait sans doute pour toujours. Une odeur de femelle. Une odeur dont Chien s'enivrait, se tordant sur ses pattes, riant pour pouvoir passer ses crocs sur sa babine et allonger sa langue, plutôt courte, jusqu'au creux qui séparait ses omoplates. Les ombres devenaient plus humides. Chien se renversa, retombant sur ses pattes. Les grelots de l'ingéniosité, volant lentement, lui firent dresser les oreilles. Dans la vallée, le brouillard et la fumée ne formaient qu'une même immobilité bleutée, sur laquelle flottaient chaque fois plus de silhouettes, une cheminée d'aboiements, un toit de grands auvents, le clocher de l'église, et les lumières qui semblaient s'allumer au fond d'un lac. Chien avait faim. Mais par là, cela sentait la femelle. Parfois l'odeur de nègre l'enveloppait encore. Mais l'odeur de ses propres chaleurs, appelée par l'odeur d'autres chaleurs, dominait tout le reste. Les pattes de Chien s'étirèrent, le faisant allonger son coup. Son ventre se creusait, au bas de ses flancs, au rythme d'un halètement court et anxieux. Les fruits, trop pleins de soleil, tombaient çà et là, avec un bruit mouillé, répandant, au ras du sol, des effluves de pulpes tièdes.

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Laëtitia Sw. nous propose sa traduction :

La piste s’arrêtait au pied d’un arbre. Assurément, il y avait dans l’air une forte odeur de nègre, à chaque fois que la brise soulevait les mouches qui œuvraient dans les cavités des fruits pourris. Mais le chien — on ne l’avait jamais appelé autrement que Chien — était fatigué. Il gambadait dans les herbes pour s’étirer l’échine et se dégourdir les muscles. Au loin, les cris de l’escouade se perdaient dans le soir. Cela sentait toujours le nègre. L’esclave marron était peut-être caché en haut, quelque part, à califourchon sur une branche, écoutant avec les yeux. Cependant, Chien ne pensait plus à la battue. Il y avait une autre odeur, sur la terre couverte de lianes qu’un frôlement allait peut-être effacer pour toujours. Une odeur de femelle. Une odeur dont le Chien s’enivrait, en se roulant sur le dos, toutes dents dehors, pour s’en imprégner et pouvoir tirer une langue trop courte vers le creux qui séparait ses omoplates. Les ombres devenaient plus humides. Chien se retourna pour retomber sur ses pattes. Le son des cloches de la raffinerie, qui se propageait lentement, lui fit dresser les oreilles. Dans la vallée, le brouillard et la fumée figuraient une même immobilité bleutée, sur laquelle flottaient de plus en plus de silhouettes, une cheminée en brique, un toit au larges auvents, le clocher d’une église, et les lumières qui semblaient s’allumer au fond d’un lac. Chien avait faim. Mais là-bas, il y avait une odeur de femelle. Parfois, une odeur de nègre l’enveloppait encore. Mais l’odeur de son rut, auquel répondait l’odeur d’une femelle en chaleur, l’emportait sur toutes les autres. Chien étira ses pattes arrière, ce qui lui fit tendre le cou. Son ventre se creusait, au niveau des côtes, au rythme d’un halètement court et anxieux. Les fruits, trop gorgés de soleil, tombaient de ci de là, dans un bruit mouillé, distillant, au ras du sol, des effluves de pulpes tièdes.

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Marie G. nous propose sa traduction :

La piste se terminait au pied d'un arbre. Il était vrai qu'il y avait une forte odeur de noir dans l'air, chaque fois que la brise soulevait les mouches qui travaillaient dans les creux des fruits pourris. Mais le chien -ils ne l'avaient jamais appelé autrement que Chien- était fatigué. Il se secouait dans l'herbe pour se gratter le dos et détendre ses muscles. Très loin, les cris des membres de l'escadron s'éloignaient au coucher du soleil. Il sentait toujours cette odeur de noir. Peut-être était-ce un clandestin caché en haut, quelque part, à califourchon sur une branche, écoutant avec ses yeux. Cependant, Chien ne pensait plus à la battue. Il y avait là, dans la terre recouverte de lianes, une autre odeur, qui lors d'un prochain frôlement s'effacerait peut-être pour toujours. Une odeur de femelle. Odeur à laquelle Chien fut saisi, remuant ses pattes en l'air, riant avec ses crocs, pour la porter sur lui et pouvoir tirer une langue trop courte vers le trou qui séparait ses omoplates. Les ombres devenaient plus humides. Chien se retourna et retomba sur ses pattes. Les cloches du génie, qui volaient lentement, lui firent dresser les oreilles. Dans la vallée, le brouillard et la fumée avaient une même immobilité bleutée, sur laquelle flottaient de plus en plus de silhouettes, une cheminée en brique, un toit aux grands auvents, la tour d'une église et les lumières qui semblaient s'allumer au fond du lac. Chien avait faim. Mais vers là-bas, il y avait une odeur de femelle. Parfois l'odeur de de noir la recouvrait encore. Mais l'odeur de son propre rut, appelé par l'odeur d'un autre rut, s'imposait à toutes les autres. Les pattes arrière de Chien se dressèrent , lui faisant allonger le cou. Son ventre se creusa, au niveau de son flanc, au rythme d'un halètement court et anxieux. Les fruits, trop pleins de soleil, tombaient ça et là, avec un bruit mouillé, répandant, à ras du sol, des effluves de pulpes tièdes.

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Morgane nous propose sa traduction :

La trace mourait au pied d’un arbre. Il était certain qu’il y avait une forte odeur de noir, à chaque fois que la brise soulevait les mouches qui envahissaient le creux des fruits pourris. Cependant, le chien – on ne l’avait jamais appelé autrement que Chien – était fatigué. Il se replongea entre les herbes pour se gratter l’échine et relâcher ses muscles. Très loin, les cris de la bande se dissipaient dans la tombée du jour. L’odeur de noir persistait. Peut-être le cimarron était-il dissimulé en haut, quelque part, à califourchon sur une branche, écoutant avec les yeux. Cependant, le Chien ne pensait déjà plus à la battue. Il y avait une autre odeur, là, dans la terre entrelacée de lianes qu’un autre frôlement effacerait peut-être pour toujours. Odeur de femelle. Odeur qui gagnait le Chien, se dressant sur ses pattes avant, montrant ses crocs, pour atteindre la partie supérieure et pouvoir allonger une langue trop courte pour arriver au creux séparant ses omoplates. Les ombres se faisaient plus humides. Le Chien se retourna, retombant sur ses pattes. Les cloches de l’esprit, tintant doucement lui firent dresser les oreilles. Dans la vallée, le brouillard et la fumée se teintaient d’ un même bleu statique, sur lequel flottaient à chaque fois plus de silhouettes, une cheminée de brique, un toit avec de grands auvents, la tour de l’église, et les lumières qui semblaient s’allumaient au fond d’un lac. Le Chien avait faim. Mais, là-bas, il y avait une odeur de femelle. Parfois, l’odeur du noir l’imprégnait encore. Mais l’odeur de son propre amour, appelée par l’odeur d’un autre amour, s’imposait à tous les autres. Les pattes arrière du Chien se dressèrent permettant au cou de s’allonger. Son ventre s’affaissait jusqu’à ce que la cage thoracique touchât terre, au rythme d’un halètement court et anxieux. Les fruits, trop imprégné de soleil, tombaient deci delà, avec un bruit d’éclaboussement, se répandant, au ras du sol, des effluves de pulpes tièdes.

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