dimanche 14 février 2010

Exercice de version, 86

Uno de los carritos de un gran supermercado del barrio donde yo vivía rodaba solo, sin que nadie lo empujara. Era un carrito igual que todos los otros: de alambre grueso, con cuatro rueditas de goma (las de adelante un poco más juntas que las de atrás, lo que le daba su forma característica) y un caño cubierto de plástico rojo brillante desde el que se lo manejaba. Tan igual era a todos los demás que no se lo distinguía por nada. Era un supermercado enorme, el más grande del barrio, y el más concurrido, así que tenía más de doscientos carritos. Pero el que digo era el único que se movía por sí mismo. Lo hacía con infinita discreción: en el vértigo que dominaba el establecimiento desde que abría hasta que cerraba, y no hablemos de las horas pico, su movimiento pasaba inadvertido. Lo usaban como a todos los demás, lo cargaban de comida, bebidas y artículos de limpieza, lo descargaban en las cajas, lo empujaban de prisa de góndola en góndola, y si en algún momento lo soltaban y lo veían deslizarse un milímetro o dos, creían que era por la inercia.

César Aira, « El carrito »

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Amélie nous propose sa traduction :

Un des caddies d’un grand supermarché du quartier où j’habitais roulait tout seul, sans que personne ne le pousse. C’était un caddie comme tous les autres : un grand panier grillagé, quatre roulettes en caoutchouc (celles de devant un peu plus rapprochées que celles de derrière, ce qui lui donnait sa forme caractéristique) et une barre recouverte de plastique rouge brillant, qu’on empoignait pour le conduire. Il ressemblait tellement à tous les autres qu’il était impossible de le différencier. C’était un énorme supermarché, le plus grand du quartier, le plus fréquenté : il possédait donc plus de deux cents caddies. Mais seul celui dont je parle se déplaçait de lui-même. Il le faisait avec une infinie discrétion : dans l’effervescence qui s’emparait de l’établissement de l’ouverture à la fermeture –et ne parlons pas des heures d’affluence–, son mouvement passait inaperçu. On l’utilisait de la même façon que les autres : on le remplissait de nourriture, boissons et produits d’entretien, on le vidait sur le tapis de la caisse, on le poussait à toute vitesse de rayon en rayon ; si à un moment quelconque on le lâchait et qu’on le voyait glisser sur un ou deux millimètres, on pensait que c’était dû à l’inertie.

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Chloé nous propose sa traduction :

Un des chariots d’un grand supermarché du quartier où je vivais roulait tout seul, sans que personne ne le pousse. C’était un chariot comme tous les autres : une structure grillagée, quatre roulettes en caoutchouc (celles de devant un peu plus rapprochées que celles de derrière, ce qui lui donnait sa forme caractéristique) et un tube recouvert de plastique rouge brillant grâce auquel on le conduisait. Il ressemblait tellement aux autres qu’on ne le distinguait en rien. C’était un énorme supermarché, le plus grand du quartier, et le plus fréquenté : il disposait donc de plus de deux cents chariots. Mais celui dont je parle était le seul qui se déplaçait de lui-même. Il le faisait avec une infinie discrétion : dans le tourbillon qui envahissait l’établissement de l’ouverture à la fermeture – sans parler des heures de pointe –, son mouvement passait inaperçu. On l’utilisait de la même façon que tous les autres, on le remplissait de nourriture, de boissons, de produits d’entretien, on le vidait aux caisses, on le poussait avec empressement de rayon en rayon, et si à un moment quelconque on le lâchait et qu’on le voyait glisser sur un millimètre ou deux, on pensait que c’était dû à l’inertie.

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Laëtitia Sw. nous propose sa traduction :

L’un des caddies d’un grand supermarché du quartier où je vivais roulait tout seul, sans que personne ne le pousse. C’était un caddie identique à tous les autres : fait de grosses tiges de métal, avec quatre petites roues en gomme (celles à l’avant un peu plus proches l’une de l’autre que celles à l’arrière, ce qui lui donnait sa forme caractéristique) et un tube recouvert de plastique rouge brillant qui servait à le manœuvrer. Il était tellement commun qu’on ne pouvait le distinguer en rien de tous les autres. C’était un supermarché énorme, le plus grand du quartier, et le plus fréquenté, c’est pourquoi il possédait plus de deux cents caddies. Mais celui dont je parle était le seul à se mouvoir de lui-même. Il se déplaçait avec une infinie discrétion : dans la confusion qui animait le magasin depuis son ouverture jusqu’à sa fermeture, sans compter les heures de pointe, son mouvement passait inaperçu. On l’utilisait comme tous les autres, on le remplissait de nourriture, de boissons et de produits ménagers, on le vidait aux caisses, on le poussait rapidement de rayon en rayon et, si à un moment donné on le lâchait et on le voyait glisser d’un millimètre ou deux, on croyait que c’était à cause de l’inertie.

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Pascaline nous propose sa traduction :

Un des chariots d'un grand supermarché du quartier où je vivais roulait tout seul, sans que personne ne le poussât. C'était un chariot semblable à tous les autres: en métal épais, avec quatre roulettes en caoutchouc (celles de devant un peu plus rapprochées que celles de derrière, ce qui lui donnait une forme caractéristique) et un tube couvert de plastic rouge brillant grâce auquel on le maniait. Il ressemblait tant à tous les autres qu'il ne se distinguait en rien. C'était un supermarché énorme, le plus grand du quartier, et le plus fréquenté, c'est pourquoi il possédait plus de deux cents chariots. Mais celui dont je parle était le seul qui bougeait tout seul. Il le faisait avec la plus grande discrétion : dans l'effervescence qui s'emparait de l'établissement depuis son ouverture jusqu'à sa fermeture – et ne parlons pas des heures de pointe -, son mouvement passait inaperçu. On s'en servait comme de tous les autres, on le chargeait de nourriture, de boissons et de produits ménagers, on le poussait avec hâte de rayon en rayon, et si, à un moment donné, on le lâchait et on le voyait glissait d'un millimètre ou deux, on pensait que c'était dû à l'inertie.

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Julie D. nous propose sa traduction :

Un des caddies d'un grand supermarché du quartier où je vivais roulait tout seul, sans que personne ne le pousse. Il s'agissait d'un caddie pareil à tous les autres: une épaisse structure grillagée, quatre roulettes en caoutchouc (celles de devant un peu plus rapprochées que celle de derrière, ce qui lui donnait sa forme caractéristique), et un tube recouvert de plastique rouge brillant d'où on le manoeuvrait. Il était tellement identique à tous les autres qu'on ne le distinguait en rien. C'était un supermarché énorme, le plus grand et le plus fréquenté du quartier, il possédait de fait plus de deux cents caddies. Mais celui dont je parle était le seul qui bougeait de lui-même. Il le faisait avec une infinie discretion: dans l'effervescence qui s'emparait de l'établissement de son ouverture à sa fermeture, sans parler des heures d'affluence, son mouvement passait inaperçu. On l'utilisait comme tous les autres, on le chargeait de nourriture, de boissons et de produits d'entretien, on le déchargeait aux caisses, on le poussait de gondole en gondole, et si, à un moment donné on le lâchait et qu'on le voyait glisser sur un millimètre ou deux on croyait que c'était à cause de l'inertie.

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Marie G. nous propose sa traduction :

Un des caddies d'un grand supermarché du quartier où je vivais, roulait tout seul, sans que personne ne le pousse. C'était un caddie semblable à tous les autres: en fer épais, quatre roues en caoutchouc (celle de devant un peu plus serrées que celles de derrière, ce qui lui donnait sa forme particulière) et un tuyau recouvert de plastique rouge brillant à partir duquel on le dirigeait. Il était tellement identique aux autres qu'on ne le différenciait pas du tout. C'était un supermarché énorme, le plus grand du quartier, et le plus fréquenté; c'est pourquoi il possédait plus de deux cents caddies. Mais celui dont je parle était l'unique chariot qui bougeait tout seul. Il le faisait avec une très grande discrétion: dans le vertige qui caractérisait tout l'établissement depuis son ouverture jusqu'à sa fermeture, sans parler des heures d'affluence, son mouvement passait inaperçu. On l'utilisait comme tous les autres, on le remplissait de nourriture, boissons et de produits nettoyants. On le vidait en caisse, on le poussait rapidement de gondole en gondole; si à un moment donné on le lâchait et on le voyait glisser sur un ou deux millimètres, on pensait que c 'était à cause de l'inertie.

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Morgane nous propose sa traduction :

Un des charriots d’une grande surface du quartier où je vivais, roulait tout seul, sans que personne ne le poussât. C’était un charriot pareil à tous les autres : de gros fils de fer, avec quatre roues en caoutchouc (celles de devant un peu plus justes que celles de derrières, ce qui lui donnait sa forme caractéristique) et un tuyau recouvert de plastique rouge brillant depuis celui qui le conduisait. Il était si semblable à tous les autres qu’on ne le distinguait en rien. C’était un supermarché énorme, le plus grand du quartier, et le plus fréquenté, il avait ainsi plus de deux cents charriots. Mais celui dont je parle était le seul qui se déplaçait tout seul. Il le faisait avec une infinie discrétion : dans le vertige qui dominait l’établissement de l’ouverture à la fermeture, et ne parlons pas des heures de pointe, son mouvement passait inaperçu. On l’utilisait comme tous les autres, on le chargeait de nourriture, de boissons et de produits de nettoyage, on le déchargeait aux caisses, on le poussait à toute vitesse d’autobus en autobus, et si à un moment on le lâchait et on le voyait glisser un ou deux millimètres, on croyait que c’était par inertie.

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