vendredi 30 juillet 2010

« Ma version de la première phrase du Quichotte », par Auréba Sadouni

En photo : Interrogatorio, par FotoVideoVicio

J’ai utilisé la version d’Aline Schulman…

« Dans un village de la Manche, dont je ne veux pas me rappeler le nom, vivait il n’y a pas longtemps un de ces gentilshommes avec lance au râtelier, bouclier de cuir à l’ancienne, levrette pour la chasse et rosse efflanquée. »

— Quand cette histoire s’est-elle produite ?
— Je ne peux pas vous le dire exactement.
— Il y a longtemps de cela ?
— Non, il n’y a pas si longtemps.
— Situez moi le lieu de cette histoire, s’il vous plait !
— C’était dans un village.
— Quel village ?
— Un village de la Manche.
— Pouvez-vous m’en donner le nom, je vous prie ?
— Non.
— Pourquoi ?
— Parce que je ne m’en souviens pas.
— Pourquoi donc ?
— Parce que je n’en ai pas envie.
— Qu’y avait-il de particulier dans ce village ?
— Il y avait un gentil homme qui y vivait.
— Comme c’est original ! Et puis ?
— C’était un de ces gentils hommes !
— C’est-à-dire ?
— Il avait une arme.
— Une arme à feu ?
— Non, une lance.
— Une lance !? Mais alors, il ne pouvait pas la cacher sous ses vêtements !
— Non, il la rangeait dans son placard quand il n’était pas de sortie.
— Avait-il d’autres signes distinctifs ? Un tatouage ? Une ceinture ?
— Un bouclier.
— Un bouclier !? Un bouclier en argent ? Comme dans les temps anciens ?
— Un bouclier à l’ancienne, oui, mais en cuir.
— Et quoi d’autre?
— Il avait une chienne, une levrette.
— Pour lui tenir compagnie, je suppose ?
— Non, pour aller à la chasse.
— Je vois !
— Avait-il une voiture ?
— Non ! Il avait un cheval.
— Mais oui ! Quelle évidence ! Pourquoi ne l’avais-je pas deviné !? C’était un beau cheval, n’est-ce pas ?
— Vous refroidissez, mon cher. C’était un cheval tout maigrichon.

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