jeudi 23 septembre 2010

Exercice d'écriture : « Filet », par Julie Sanchez

En photo : Cabane perchée dans un arbre...
par Emmanuel LATTES

Nous, quand on va à not’ maison de campagne, on s’amuse vraiment bien.
Mon frère Thibault, il dit toujours que je suis une peureuse parce que j’ose pas aller partout parce que tout est immense (pour dire, même le couloir il est interminable) mais moi, je sais qu’c’est faux tout ça.
Cet été, avec Thibault, on avait une cabane. Et même qu’on l’a construite juste nous deux.
Papa a dit que c’était « du bon boulot » alors on était fiers de nous.
Pour pouvoir la faire, on est allés chercher du bois dans la forêt et moi je portais un panier rempli de feuilles. Les feuilles, c’était pour faire comme des tuiles, en fait.
Quand on l’a terminée, on s’est installés dedans et faut l’dire, elle était drôlement confortable notre cabane. On a mis des vieux coussins à mémé et aussi plein de trucs colorés.
On a même pris ma boîte à bijoux pour s’en servir de coffre fort.
Elle fait plus de musique mais j’m’en fiche moi. C’est un super coffre fort ! Dedans on a mis des pièces et Thibault, il piquait toujours des gâteaux pour les cacher.
On avait aussi de la ficelle et des bouchons de liège dans le coffre aussi. Je sais pas pourquoi y’avait des bouchons mais Thibault il disait : « Ça peut toujours servir, t’inquiète ! ».
La cabane, on l’avait faite près de la rivière. Comme ça quand il faisait chaud on pouvait se baigner et il y avait toujours un tas de trucs à faire. En plus, y’a plein de fleurs par là-bas et ça sent toujours très bon.
Un jour, on a joué aux pirates dans la rivière. On avait fait des p’tits bateaux avec des glands et des brindilles. Les feuilles, ça faisait les voiles. C’est pépé qui nous avait appris ça !
Et donc, les pirates, c’était des fourmis. On les faisait naviguer mais parfois les navires, ils prenaient l’eau…
Et alors qu’on était avec les fourmis, mon frère m’a dit tout bas : « Chut, bouge pas ! ».
Alors j’ai pas bougé et il m’a montré les fleurs du doigt.
C’était ma-gni-fi-que ! Plein de papillons !! J’en avais jamais vu autant de toute ma vie.
Thibault m’a fait signe de rester immobile et il est parti tout doucement vers not’ cabane. Et il est ressorti avec deux épuisettes !
Regarde ! -qu’il me dit- on va chasser les papillons !
On a pris chacun une épuisette, on a abandonné nos fourmis-pirates et on a couru comme des fous en criant.
Les papillons, ils ont eu peur, forcément. Et certains étaient tellement perdus qu’ils allaient directement dans nos filets !
C’était magique, plein de couleurs et ça sentait bon les fleurs !
À un moment, Thibault m’a dit d’aller chercher une boîte en verre parce qu’il avait attrapé un gros papillon. On l’a mis dedans et on a fait des petits trous avec un couteau de suisse (ou un truc comme ça) pour qu’il meurt pas.
Il était beau ! Il avait des ailes bleues avec du blanc et du noir et aussi une longue trompe entortillée.
Moi aussi j’en voulais un !! Alors j’ai couru vers mon épuisette pour repartir à la chasse et dedans, y’avait déjà un p’tit papillon !! Il était jaune alors j’l’ai pas bien vu au début. Mais il était bien là, à s’agiter dans le filet ! Il s’était pris au piège tout seul.
Les mailles étaient posées sur une fleur et lui il les avait pas vues. J’ai demandé à Thibault de m’aider pour pas écraser le papillon. Il a pris les fils (sans toucher les ailes parce que mémé nous a dit qu’après ils pouvaient plus voler…) et il l’a mis dans la boîte avec l’autre.
Après, on a laissé nos épuisettes et on est partis montrer tout ça à papa !

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