vendredi 17 septembre 2010

Exercice d'écriture : « Palissade », par Julie Sanchez

En photo : Chevrefeuille
par F@bienne Le Gall "

Lorsque je m’installe sur ma chaise longue pour paresser, j’aime être au plus près de la palissade.
« Quelle curieuse lubie ! » me direz-vous. Mais elle m’attire malgré moi.
Non seulement parce qu’elle m’apporte une ombre bienfaisante et qu’elle me protège des regards indiscrets mais aussi parce qu’elle met en éveil mes sens.
L’ouïe d’abord… Confortablement étendue, je perçois le chant des oiseaux, le vent qui glisse entre les feuilles des arbres et les insectes qui peuplent mon jardin. Mais la palissade semble vivre, elle aussi. Elle craque comme une vieille maison. Le bois travaille et je me délecte de ses sons. Ils m’intriguent d’ailleurs. Alors je tends la main.
Le toucher… Le bois est rugueux mais doux à la fois. Sensation plaisante. Quelques échardes s’échappent et me piquent. Alors j’observe.
La vue… Des rainures sont tracées dans chaque planche. Et je remarque la couleur particulière du pin qui prend une teinte grisâtre avec le temps. Il y a du vert aussi, par petites touches : un chèvrefeuille grimpe allègrement. Ses fleurs blanches qui virent ensuite au jaune m’émerveillent. Une petite brise fait parvenir leur suave odeur jusque dans mes narines.
L’odorat… Quel plaisir ! A l’odeur des petites fleurs se mêle celle du bois. Mais pas cette odeur de bois que l’on peut percevoir lors de balades en forêt. Celle-ci est plus forte, plus piquante. Tentée, je cueille une fleur de chèvrefeuille.
Le goût… Je tire doucement sur la base de la fleur et l’étamine descend. Une petite goutte transparente et odorante apparaît le long de la petite tige… Quel doux nectar…
Je recommence alors en savourant ces petites perles sucrées.
L’été ne sera bientôt plus, il faut en profiter.

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