jeudi 28 octobre 2010

Entretien avec Amélie Rioual (promo Aline Schulman), réalisé par Julie Sanchez

1) Bonjour ! Tout d’abord, j’aimerais savoir quel a été le livre que tu as choisi pour ta traduction longue ?
J’ai choisi Llueven ranas en la Mancha de Juana Samper Ospina.

2) Pourquoi as-tu choisi ce livre en particulier et comment t-y es-tu prise ?
J’ai fait des recherches sur les forums de la revue « Qué leer ? ».
En fait, j’ai été attirée par la couverture assez colorée du livre et par le résumé. Mais finalement, j’ai fait mon choix au hasard. Ce livre n’a pas reçu de prix et n’était pas très connu.
Son auteure est la correspondante espagnole du journal El Tiempo en Colombie (journal le plus tiré dans ce pays et qui a donc une certaine notoriété). J’ai trouvé beaucoup d’articles sur elle et sur le livre.
J’ai trouvé intéressant d’avoir un auteur un peu connu.
Après, l’histoire m’a plu et je me suis dit « C’est parti ! ».
J’avais trouvé des fils conducteurs. Il s’agit d’une autobiographie en fait. L’auteure raconte ce qui s’est passé quand elle est partie vivre dans un moulin. Elle nous fait part de sa vie au moulin, d’anecdotes historiques à propos du village où elle vit.
L’histoire a lieu pendant la Guerre Civile et il y a des intermèdes techniques sur la façon dont on ramasse les olives, comment on fait les moissons…
Avant chaque chapitre, il y a un proverbe qui parle des olives, des moulins. Il fallait adapter ça dans ma traduction.

3) As-tu regretté ton choix quand tu t’es mise à traduire ? (si oui, pourquoi ?)
En fait, au premier jet, je ne me suis pas trop posé de questions. Ça s’est fait assez vite.
Mais au deuxième jet, j’ai pensé : « c’est mal écrit… ».
Je n’ai pas vraiment regretté mon choix mais le style était assez journalistique. Tout était difficile à relier en français.
J’ai regretté de ne pas avoir une histoire à traduire d’un bout à l’autre du texte. L’auteure passe constamment du coq à l’âne et j’ai trouvé ça un peu moins intéressant.

4) Ne t’es-tu pas sentie un peu perdue devant autant de pages à traduire seule ?
J’ai adoré ça !
J’ai trouvé ça génial de pouvoir me mettre à mon bureau et de traduire sur le long terme.
Je ne me suis pas sentie perdue au contraire. Je me suis dit : « On y est ! ».

5) Comment se sont passées tes séances de tutorat ?
Caroline était en train de traduire un livre. On traduisait des extraits et elle notait les propositions qu’on faisait. Ensuite, chacune devait préparer dix pages avant le tutorat et après, elle dirigeait le cours et on discutait.
Lors de la dernière séance, Caroline nous a demandé de faire un petit état de nos « casseroles ».
On devait arriver avec notre liste et elle nous aidait à démarrer la traduction longue.

6) Quel genre de problèmes as-tu rencontrés lors de ta traduction longue ?
Le vocabulaire. Mais j’ai toujours trouvé des solutions.
Le mode d’écriture n’était pas facile à gérer non plus, comme je te l’ai dit.
Le problème que je n’ai pas réussi à résoudre est le manque de vivacité du texte.

7) Au contraire, qu’est ce qui t’a semblé simple, qu’as-tu apprécié traduire ?
L’exercice en lui-même.
Avoir un objectif sur le long terme, ça m’a vraiment plu.
J’ai appris plein de choses. J’habite en Bretagne, on n’a pas d’oliviers là-bas !
Et puis, tu te remets en question. Il ne faut jamais rien prendre pour acquis et ne jamais rien laisser au hasard.

8) Dernière question : Comment as-tu travaillé, concrètement ?
Pour le premier jet, il fallait résoudre les problèmes de vocabulaire de suite.
J’ai tout tapé à l’ordinateur directement. Ensuite, j’ai imprimé.
Pour le deuxième jet, je travaillais sur le texte imprimé et je rentrais mes corrections sur l’ordinateur.
J’ai fait ça dix fois (dix jets).
Vers le 3-4 août, je me suis vraiment sentie stressée.
On a relu le texte à deux voix (avec ma mère) ce qui nous a pris deux jours. C’est très long mais c’est une étape primordiale. Je me suis rendu compte que j’avais oublié des mots ou mal relu certains passages.
Ça ne pardonne pas d’oublier !

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