lundi 20 décembre 2010

Ce qui devait arriver arriva…, 3

Exercice d'écriture spécial Caroline, Volet 3 : À travers les yeux du chat de Stéphanie

Le texte de Stéphanie :
La scène avait pris la même tournure dramatique que les disputes qui éclataient entre nous ces derniers temps. Il nous devenait impossible de nous adresser la parole sans avoir un mot au-dessus de l'autre. C'en devenait ridicule. Seulement, m'en rendre compte, me prit un certain temps. Amoureux transi, je ne jurais que par nous deux, c'était nous ou rien. Je n'existais qu'à travers elle et elle à travers moi. Je ne pouvais toutefois pas nier qu'au fil du temps, notre liaison s'était dégradée.

Le texte « métamorphosé » :
La scène avait pris la même tournure dramatique que les autres fois – ces affreuses disputes qui éclataient entre nous ces derniers temps et nous laissaient à l'un et l'autre avec une tenace impression mi-lard mi-cochon. Qu'il s'agisse des premières manifestations de la haine (c'était son point de vue à elle et elle s'y accrochait) ou des derniers soubresauts d'un amour désormais à plus d'un titre contrefait, presque bossu tant il pesait dans notre dos et nous tirait vers le bas, il nous devenait impossible de nous adresser la parole sans un mot au-dessus de l'autre, sans qu'une masse de colère et de chagrin s'abatte sur nous. Deux grosses boules de colère lancées l'une contre l'autre ! C'en devenait ridicule et en effet, je me sentais ridicule, ô combien lamentable. Seulement, m'en rendre compte me prit un certain temps, le temps de comprendre que j'aurais mieux fait de me taire et de me laisser rouler dans un coin, où je ne risquais plus de lui faire de mal. Mais voilà, amoureux transi, je ne jurais que par nous deux, c'était nous ou rien. Je n'existais qu'à travers elle et elle à travers moi. Oui, on y croyait l'un comme l'autre, à cette époque-là, au début, comme on dit avec des trémolos dans la voix. Naïfs que nous étions. Naïfs ou présomptueux, le saurai-je jamais ? Je ne pouvais toutefois pas nier qu'au fil du temps, notre liaison s'était dégradée, puis avait pourri… comme un vieille fraise abandonnée au bord d'une fenêtre se couvre progressivement mais sûrement de cheveux blancs avant de rendre l'âme et de se fondre dans le Grand Tout… – le Grand Kloug, comme disait Alexis, petit-fils de Polonais réfugiés qui sait pourquoi dans cette curieuse cité bisontine que le soleil avait renoncé a visiter.

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