lundi 28 février 2011

Entretien avec Marjolaine Revel (correctrice), réalisé par Alexis Poraszka

Je remercie Marjolaine Revel d'avoir gentiment accepté de répondre à mes questions.

1) Quel est votre parcours ? Pourquoi avoir choisi cette profession ?
Après un bac littéraire, j'ai fait deux ans de classe préparatoire en lettres/langues, puis trois ans de licence en lettres modernes.
J'ai choisi ce métier, d'une part parce que je voulais travailler dans mon domaine, les lettres, mais ne souhaitais pas être enseignante ; d'autre part, tout simplement parce que c'est une profession qui me plaît et me correspond. J'aime travailler le texte et contribuer à le rendre meilleur sur la forme, mais également parfois sur le fond.

2) Sur quels genres de documents travaillez-vous ?
Sur des ouvrages de tous types : ouvrages scolaires, guides pratiques, essais, romans, nouvelles, etc. C'est ce qui est agréable dans ce métier ; on est amené à travailler avec de nombreuses personnes sur des projets divers et variés, ce n'est jamais monotone.

3) Concernant le travail pour une maison d'édition, avez-vous des contacts avec les auteurs ?
Jusqu'à présent, jamais. Je traite directement avec les responsables éditoriaux qui, eux, traitent avec les auteurs.

4) Avec les traducteurs ? Quelles sont vos relations ?
Je n'ai été en relation qu'avec une seule traductrice, de langue maternelle autre que le français, dans le cadre d'un projet collaboratif traduction-adaptation-correction. Nous étions beaucoup en contact et faisions un réel travail d'équipe pour peaufiner au maximum l'adaptation du texte en langue française. Elle traduisait, j'adaptais en m'aidant de ses remarques, puis je corrigeais.
Mais en règle générale, si j'ai eu à corriger des textes traduits, je n'ai jamais été en relation avec les traducteurs.

5) Sur quel point se focalise principalement votre travail : orthographe, grammaire, synthaxe, ponctuation... ?
Tout cela à la fois ! Ces différents domaines sont intimement liés dans un texte, on ne peut pas corriger l'un, puis revenir une deuxième fois pour l'autre.
En revanche, je m'occupe aussi des vérifications de forme, voire de maquette si celle-ci a été faite : succession des titres, respect de la charte, cohérence de la mise en page, correction du sommaire, etc. Cela peut être effectivement réalisé lors d'une seconde révision.
Parfois, lorsqu'un texte demande beaucoup de réécriture, ou une attention toute particulière au fond, comme dans le cas d'une adaptation de traduction, une relecture sera uniquement consacrée à cette étape ; la correction orthotypographique viendra par la suite.
Bien souvent, enfin, j'effectue moi-même le passage des styles sur les ouvrages possédant une importante hiérarchie de titres, afin de préparer le travail du maquettiste.

6) Quelles sont les erreurs les plus fréquentes que vous avez à corriger ?
Impossible de répondre à cette question ! Il y a de tout ! Beaucoup de fautes de typographie, souvent (règles de l'emploi de l'italique ou des majuscules non respectées, par exemple), mais aussi beaucoup de fautes d'accord (sujets/verbes ou participes passés), des pluriels oubliés ou des temps verbaux inadaptés (de l'indicatif au lieu du subjonctif, par exemple).

7) Quels sont généralement les délais pour les relectures-corrections ?
Tout dépend du travail à faire. Une relecture orthotypographique simple de roman ira beaucoup plus vite qu'une relecture/réécriture d'un guide pratique, qui possède de nombreuses informations à vérifier, de nombreux titres à styler, toute une maquette à réviser, etc.
Cela dépend aussi du nombre de coquilles à débusquer : plus il y a de fautes, plus cela prend du temps de les corriger, logique.
Et cela dépend enfin tout simplement de la taille de l'ouvrage : plus il y a de signes, plus c'est long !
En fonction, donc, des ouvrages et du travail à réaliser dessus, cela peut prendre d'une semaine à deux mois.

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