jeudi 14 avril 2011

Dernier devoir de l'année

Aujourd'hui, les apprentis traducteurs se sont joints aux étudiants du Master 1 pour un dernier devoir – en deux heures.
Voici le texte :

Sor Lucía no ha dormido bien y en parte se debe a un fragmento de sueño que recupera poco a poco al día siguiente. Ha visto al santo padre vestido de Superman volando sobre los cielos del asilo, y una vez posada el ave en tierra, al inclinarse a besar el suelo del patio, ha visto sor Lucía cómo don Gonzalo avanzaba hacia él con un garrote en la mano y tres monjas han sido necesarias para impedir la agresión. El santo padre bendecía desde una prudente distancia a su frustrado agresor, pero por la boca tanto del viejo como del papa salían insultos cada vez más escandalizadores. Decidió que no podía empezar el día en tal estado de espíritu y fue a contar a la superiora sus tribulaciones, no con ánimo de perjudicar al viejo, sino de liberarse de la responsabilidad de llevar enquistadas las blasfemas opiniones de don Gonzalo sobre su santidad.
—Hay que obrar con tacto, sor Lucía, pero con energía. No podemos castigar a nadie porque en su corazón o en su alma no haya penetrado la verdad revelada, pero sí podemos pedir el respeto para nuestras creencias.
—Son tan viejos, madre.
—Los viejos también ofenden a Dios y no tienen bula por serlo. Si coordina en todo lo demás, que coordine también en el respeto a los creyentes. La próxima vez que se exprese tan desconsiderada por no decir blasfemamente contra el santo padre, acuda usted a mí, me lo cuenta y yo ya le diré cuatro cosas al caballerete.
Remordimientos tenía sor Lucía después de esta conversación. No dudaba de la rectitud de la superiora, pero sí la temía, más aplicada sobre el pobre don Gonzalo que sobre sí misma. Al viejo lo veía como un pajarillo orgulloso pero frágil, expuesto al principal peligro de su propia vejez, al que ahora se sumaba la prepotencia blanca y alada de la madre superiora. Pero era regla de la casa sincerarse siempre con ella, el no guardar preocupación alguna en el buche, y en este sentido había obrado rectamente.

Manuel Vázquez Montalbán, Carvalho – Historias de política ficción

***

La traduction que je vous propose aujourd'hui (à titre indicatif) est celle de Denise Laroutis : Histoire de politique fiction, Paris, éditions 10/18, 1993, p. 80-81 :

Sœur Lucia n'a pas bien dormi et elle le doit en partie à un fragment de rêve qu'elle se remémore par bribes le lendemain. Elle a vu le Saint-Père habillé en Superman qui volait dans le ciel de l'hospice et, une fois l'oiseau posé à terre, elle l'a vu qui se penchait pour embrasser le sol de la cour, alors elle a vu don Gonzalo avancer, un gourdin à la main, et il a fallu pas moins de trois sœurs pour empêcher l'attentat. Le Saint-Père bénissait à distance prudente son agresseur raté, mais de la bouche du vieux comme de celle du Pape sortaient des insultes de plus en plus épouvantables. Sœur Lucia décida qu'elle ne pouvait commencer sa journée dans un tel état d'esprit et alla raconter ses tribulations à la supérieure, non dans l'intention de faire du tort au vieil homme, mais de se libérer de la responsabilité de porter enkystées en elle les opinions blasphématoires de don Gonzalo sur Sa Sainteté.
— Il faut agir avec tact, sœur Lucia, mais avec énergie. Nous ne pouvons punir quelqu'un parce que, dans son cœur ou dans son âme, n'a pas pénétré la vérité révélée, mais nous pouvons au moins lui demander de respecter nos croyances.
— Ils sont si vieux, ma mère.
— Les vieux aussi offensent Dieu, ils n'ont pas de dispense parce qu'ils sont vieux. S'il a toute sa tête pour le reste, il peut aussi avoir toute sa tête quand il s'agit de respecter les croyants. La prochaine fois qu'il s'exprime de manière aussi irrespectueuse, pour ne pas dire blasphématoire, à propos du Saint-Père, venez me trouver et me raconter ce qu'il s'est passé, et j'irai dire deux mots à ce petit monsieur.
Après cette conversation, sœur Lucia eut des remords. Elle ne doutait pas que la supérieure avait raison, mais elle craignait les effets de cette raison, plus pour ce pauvre don Gonzalo que pour elle-même. Ce vieil homme, elle se le représentait comme un oisillon orgueilleux mais fragile, exposé à tous les dangers, dont le principal était la vieillesse, auxquels venait s'ajouter maintenant la toute-puissance blanche et ailée de la mère supérieure. Mais il était de règle dans la maison de s'ouvrir toujours à elle, de ne garder aucune préoccupation sur l'estomac, et il lui apparaissait qu'elle avait agi comme elle le devait.

1 commentaire:

Julie Sanchez a dit…

Ça me manque déjà :/