jeudi 5 mai 2011

Question de traduction

En photo : Popeye, par alexthegoon

Que pouvez-vous me dire – d'incroyable, en l'occurrence – à propos d'un traducteur chinois nommé Bo Yang… ?

4 commentaires:

El Oli a dit…

Né en 1920 dans la province du Henan, Bó Yáng (de son vrai nom Guo Yidong) s'exile à Taiwan en 1949. Il y travaille d'abord comme journaliste avant d'entamer une carrière d'écrivain. En 1968, la traduction qu'il signe d'un épisode de Popeye est perçue comme une critique de Tchang Kaï-chek. Il est arrêté par le régime chinois et condamné à 24 ans de prison au pénitencier de l'île Verte. Il en purgera 9, au cours desquels il écrira de nombreux ouvrages sur l'histoire de la Chine.
Celui que le New-York Times surnommait le "Voltaire Chinois" succombe à une pneumonie le 29 avril 2008.

Tradabordo a dit…

@ Olivier : ça vaut bien une boîte d'épinards en récompense, non ?

El Oli a dit…

Une boîte d'épinards, non merci ! Des épinards frais, ça, oui !

Pour la petite anecdote …
Pourquoi Popeye, avant chaque combat qui l'oppose à Brutus, ingurgite plusieurs boîte d'épinards ? La réponse est connue de tous : les épinards, riches en fer, permettent d'augmenter la force du petit marin et lui assurent une victoire sur le méchant barbu. Comme ça, Popeye et Olive, comme dans un beau conte de fée, s'en retournent, contents et joyeux, dans leur petite maison de bois. Et ils vécurent heureux ... (enfin, jusqu'à ce que cette frivole d'Olive aille remettre le couvercle avec son copain Brutus, mais ça, c'est une autre histoire).
Sauf que, Popeye, gros menteur, il s'est bien foutu de nous. Nous, on s'attend à se retrouver à l'âge adulte avec un corps parfaitement dessiné, des muscles saillants, une force extraordinaire... Et qu'est ce qu'on a ? Je vais vous le dire moi ce qu'on a : un corps de crevette, une force de moustique et des muscles complètements invisibles. Parce que mon petit marin d'eau douce, ce qu'il a oublié de nous préciser, c'est que du fer, il n'y en a pas plus dans des épinards que dans les Dragibus. (Bon, en même temps, Dragibus - steak haché, c'est quand même pas très ragoûtant).
Enfin bon, Popeye n'est pas le seul responsable de ce mensonge international. D'accord, il a offert à tous les parents du monde une parfaite excuse pour obliger leurs enfants à manger des épinards, mais c'est à cause d'un biochimiste allemand, répondant au nom de E. von Wolf, que nous, nous avons dû passer des heures à table, devant notre montagne de bouillie verte, sous le regard énervé de nos parents (« tu ne sortiras pas de table tant que tu n'auras pas fini tes épinards »). Ce scrupuleux chimiste, au moment de recopier les chiffres obtenus après avoir analysé la composition nutritionnelle des épinards, se trompe : au lieu d'écrire 2,7 mg de fer pour 100 g de feuilles (le résultat obtenu), il note 27 mg de fer pour 100 g de feuilles. C'est sur cette erreur que se crée la légende des épinards et l'invention de ce petit marin à la force surhumaine. Alors, merci encore M. von Wolf, et quant à toi, Popeye, plutôt que de jouer à celui qui avale le plus rapidement une boîte d'épinards, tu ferais bien mieux d'aller surveiller Olive, parce que je crois bien qu'elle est repartie voir Brutus ! Et je sais pas si c'est à cause de ta consommation d'épinards ou pas, mais tu commences à avoir des cornes qui te poussent sur le front !

Tradabordo a dit…

Ou un mythe roula au bas de son piédestal dans un grand fracas metallique :-(