jeudi 5 mai 2011

Résultats du sondage…

En photo : Sport als Therapie, par TK_Presse






« La traduction est-elle une thérapie pour le traducteur ? », commentés par Laëtitia Sworzil

Nombre de votes : 38
Oui : 11 votes (28%).
Non : 27 votes (71%).

Examinons donc attentivement les résultats de ce sondage… On obtient, à la louche, un peu plus d’un quart de votes favorables à l’idée que la traduction puisse constituer une forme de thérapie. Partant, une écrasante majorité – près de trois-quarts des votants – récuse cette hypothèse… saugrenue ?
À mon avis, ces chiffres sont le fruit de deux positionnements contraires : l’âme poète versus la pensée rationnelle. En un mot, soit vous vous êtes laissés emporter par votre raison et avez répondu « non », soit vous avez réussi à freiner cet élan, somme toute louable, vous êtes ravisés in extremis et vous êtes laissés tenter par un timide mais fort séduisant « oui ».
Réfléchissez… Puisez profondément dans votre expérience. Ne voyez-vous pas poindre, à un moment donné d’un quotidien gris, une joyeuse ébullition intellectuelle offerte par un petit intermède de traduction ? Cherchez bien… Un souvenir de cet acabit n’émerge-t-il pas au loin ? Ah… Vous goûtez de nouveau aux effets bénéfiques de cette parenthèse enchantée ?
Sans compter que nous ne devons pas oublier une évidence : qui dit traduction, dit immanquablement littérature. Or il me semble que l’éloge des bienfaits de la littérature sur la santé n’est plus à faire. Non, ce n’est pas moi qui le dis : les preuves abondent ! Tenez, prenez par exemple le livre de Stéphanie Janicot intitulé « 100 romans de première urgence pour (presque) tout soigner ». Un bouquin en guise de trousse de premiers soins ? Je vous sens un brin sceptique… Bon, jetons un coup d’œil sur la quatrième de couverture : « Cet ouvrage est indiqué chez l’adolescent et l’adulte dans divers traitements liés au sens à donner à sa vie, pour certains handicaps et traumatismes et toutes pathologies d’ordre amoureux ». Si ce n’est pas une promesse de thérapie ça ! Croyez-moi, une psychanalyse ne ferait pas mieux… Un peu vague ? Allons donc ! Rentrons dans le vif du sujet : « Si vous êtes : harcelés par votre patron, amoureux de quelqu’un qui s’en fiche, malmenés par la vie, atteints d’un handicap ou d’une maladie grave, incapables de vous lever le matin, dépassés par vos enfants, écrasés par vos parents, accros à la cigarette, désespérément seuls, poursuivis par la scoumoune, jaloux, frigides, impuissants, moches ou déprimés, etc. : il y a toujours un roman pour vous soulager. Lire guérit ! »
Eh bien, si comme moi vous vous reconnaissez dans quelques-uns de ces items (– aucun ? prétentieux(se), va ! – tous ? non, là, vous charriez…), il ne vous reste plus qu’à entamer une thérapie cognitivo-comportementale ou vous précipiter sur cet ouvrage (et tous les autres aussi réussis dans le genre) voire sur une page à traduire sans délai. Car, si la littérature possède pareilles vertus, la traduction, qui fait le pont entre des littératures (et des langues) X et Y, en hérite ! La traduction a donc assurément des visées thérapeutiques. C.Q.F.D. !

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