lundi 10 octobre 2011

Version de CAPES, 16 (à rendre pour le 14 octobre)

Su cabeza estaba rapada ?costumbre también ésta sarracena?; su cráneo era de huesos delicados como los de un pájaro, pero su nariz era larga y curvada como el pico de un ave de presa. Su barba, generosa y ensortijada, se derramaba como una cascada de espuma blanca sobre su pecho. Destacaban en su rostro, por su intensidad, unos ojos oscuros, hundidos profundamente en sus cuencas, bajo unas cejas espesas y negras que contrastaban de forma extraña con la blancura de su barba.
Las primeras palabras que salieron de su boca dejaban traslucir claramente que llevaba años esperando la visita del Santo Tribunal. Lo cierto es que Ramón había eludido hasta ese momento esta investigación gracias a la protección de su fallecido señor, Jaime II de Mallorca, y de la amistad que disfrutó durante años con la Santa Sede. Ahora las cosas habían cambiado, y esta vista pretendía tan sólo dilucidar si había existido o no desviación herética en sus estudios y apostolado; si en sus numerosos y repetidos contactos con los infieles había o no indicios de apostasía; si en sus amplios trabajos científicos había hecho uso o no de artes mágicas con invocación o concurso del maligno.
En ningún momento se atribuyó Ramón el mérito de su Arte. Más bien afirmaba que lo concibió como una revelación divina. Dios le mostró su Ars Magna para conocerle y amarle, y para convertir a los infieles por medio de la razón y no de la espada. Durante la mayor parte de su vida, todo su empeño había consistido en demostrar las verdades de la fe, por medio de un método que estuviese al alcance de cada cual, y fuera evidente para todos. Su deseo consistía en proponer una conversión a través del conocimiento de algo que fuese verdadero, necesario e imposible de rechazar por medios racionales. Todos sus esfuerzos estaban orientados a probar que es posible una demostración de la fe mediante la inteligencia científica; para aquel hombre era evidente que la existencia del Ser Supremo podía demostrarse... ¡Probar la existencia de Dios!... Ni siquiera fray Tomás de Aquino, se había atrevido a tanto; él nunca habló de «pruebas», sino de «vías» que conducen a la afirmación racional de la existencia de Dios.

Juan Miguel Aguilera, La locura de Dios

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Justine nous propose sa traduction :

Il était tonsuré ? Il portait également le vêtement sacerdotal ? ; les os de son crâne étaient aussi fragiles que ceux d’un oiseau, mais il avait un nez long et crochu, pareil au bec d’un oiseau de proie. Sa barbe, fournie et emmêlée, se répandait telle une cascade d’écume blanche sur son torse. De son visage ressortaient deux yeux sombres, car ils vous fixaient intensément, profondément enfoncés dans leurs orbites, sous d’épais sourcils noirs qui contrastaient étrangement avec la blancheur de sa barbe.

Les premiers mots qui sortirent de sa bouche laissaient entendre de façon claire que cela faisait des années qu’il attendait la visite du Saint Tribunal. Ce qui est sûr c’est que Ramón avait jusqu’à présent échappé à cette enquête, grâce à la protection de son défunt seigneur, Jaime II de Mallorca, et à l’amitié qu’il partagea plusieurs années durant avec le Saint Siège. Désormais les choses avaient changé, et cette visite avait pour objectifs non seulement de vérifier si dans ses études ainsi que dans son apostolat, avait existé ou non une déviation hérétique ; si lors de ses contacts divers et variés avec les infidèles, il y avait des traces d’apostasie ou pas, mais également si dans ses volumineux ouvrages scientifiques, il avait fait appel à des pratiques magiques à travers des invocations, ou l’aide du malin. A aucun moment Ramón n'avait dit que le mérite de son Art lui revenait. Il affirmait plutôt qu’il le voyait comme une révélation divine. Dieu lui avait montré son Ars Magna pour qu’il le connaisse et qu’il l’aime, et qu’il convertisse les infidèles par la raison, et non par la guerre. Durant la majeure partie de sa vie, tous ses efforts avaient consisté à démontrer les vérités de la foi, grâce à une méthode qui était à la portée de chacun, et évidente pour tous. Il désirait proposer la conversion à travers la connaissance de quelque chose qui était vrai, nécessaire, et impossible à refuser rationnellement parlant. Tout ses efforts tendaient à prouver qu’une démonstration scientifique de la foi est possible : pour cet homme, il était évident qu’on pouvait démontrer l’existence de L’Etre Suprême…Prouver l’existence de Dieu… ! Même le frère Thomas d’Aquin, ne s’y était risqué ; il n’a jamais parlé de « preuves », mais de « voies » qui conduisent à une affirmation rationnelle de l’existence de Dieu.

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Hélène nous propose sa traduction :

Son crâne était-il rasé ? Était-ce là encore une coutume sarrasine ? ; Son visage était fait d’os fragiles tels ceux d’un oiseau, mais son nez, long et aquilin, était comme le bec d’un rapace. Sa barbe, généreuse et bouclée, se déversait telle une cascade d’écume blanche sur sa poitrine. La blancheur de sa barbe faisait ressortir, de par leur intensité, des yeux sombres, profondément enfoncés dans leurs orbites, sous d’épais sourcils noirs.
Les premiers mots qui sortirent de sa bouche laissaient clairement transparaître qu’il attendait la visite de l’Inquisition depuis plusieurs années. Ce qui est sûr, c’est que jusqu’alors Ramón avait échappé à cette enquête grâce à la protection de son défunt seigneur, Jaime II de Mallorca, et à l’amitié du Saint-Siège dont il bénéficia durant des années. Aujourd’hui, les choses avaient changé et cette visite prétendait simplement élucider s’il y avait eu ou non dérive hérétique dans ses travaux et son apostolat ; si lors de ses nombreux contacts répétés avec les infidèles il y avait eu ou non des indices d’apostasie ; si dans ses vastes recherches scientifiques il avait fait usage ou non des arts magiques en invoquant ou en acceptant l’aide du Diable. Á aucun moment, Ramón ne s’attribua le mérite de son Art. Au contraire, il affirmait qu’il le concevait comme une révélation divine. Dieu lui montra son Ars Magna pour le connaître et l’aimer, et pour convertir les infidèles par la raison et non par l’épée. Pendant la majeure partie de sa vie, toute son entreprise avait consisté à démontrer les vérités de la foi, au moyen d’une méthode évidente, qui était à la portée de tous. Sa volonté était de proposer une conversion à travers la connaissance de quelque chose de vrai, de nécessaire et impossible à réfuter d’une façon rationnelle. Tous ses efforts convergeaient pour prouver qu’une démonstration de la foi au moyen de l’intelligence scientifique était possible ; pour cet homme il semblait évident que l’existence de l’Être suprême pouvait être démontrée… Prouver l’existence de Dieu ! Ni même Frère Thomas d’Aquin avait osé faire tant ; lui, ne parla jamais de « preuves », mais de « voies » qui conduisent à l’affirmation rationnelle de l’existence de Dieu.

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Elena nous propose sa traduction :

Il avait la tête rasée ― c’était là aussi une coutume sarrasine ― ; son crâne était constitué d’os délicats comme ceux d’un oiseau, mais son nez était long et crochu comme le bec d’une rapace. Sa barbe, généreuse et frisée, se déversait telle une cascade d’écume blanche sur sa poitrine. On distinguait bien sur son visage, par leur intensité, ses yeux bruns, profondément enfoncés dans leurs orbites, sous des sourcils épais et noirs qui contrastaient de manière étrange avec la blancheur de sa barbe.

Les premiers mots qui sortirent de sa bouche laissaient transparaître clairement qu’il attendait depuis des années la visite du Saint Tribunal. Le fait est que Ramón avait éludé jusqu’alors cette enquête grâce à la protection de son défunt seigneur, Jaime II de Mallorca, et de l’amitié avec le Saint-Siège dont il avait joui pendant des années. À présent, les choses avaient changé et à première vue, on prétendait seulement élucider s’il y avait existé ou non de la déviation hérétique dans ses études et dans son apostolat ; si lors de ses nombreux et répétés contacts avec les infidèles, il y avait eu ou non des indices d’apostasie ; si lors de ses vastes travaux scientifiques, il avait utilisé ou non les arts de la magie en invoquant ou avec le concours du malin.

À aucun moment, Ramón ne s’attribua le mérite de son Art. Mais bien plutôt, il affirmait l’avoir conçu comme une révélation divine. Dieu lui avait montré son Ars Magna pour le connaître et l’aimer, et pour convertir les infidèles à travers la raison et non par l’épée. Durant la majeure partie de sa vie, toute son opiniâtreté avait consisté à démontrer les vérités de la foi au moyen d’une méthode à la portée de quiconque, et indéniable de tous. Son désir consistait à proposer une conversion à travers la connaissance de quelque chose de véritable, de nécessaire et impossible à refuser par des moyens rationnels. Tous ses efforts étaient orientés à prouver qu’il est possible de faire une démonstration de la foi grâce à l’intelligence scientifique ; pour cet homme, il était évident que l’existence de l’Être Suprême pouvait être démontrée… Prouver l’existence de Dieu !… Même frère Thomas d’Aquin, n’avait osé autant ; il n’avait jamais parlé de « preuves », mais plutôt de « voies » qui conduisent vers l’affirmation rationnelle de l’existence de Dieu.


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