vendredi 27 janvier 2012

La version des LTMI – texte Mendoza

—Qué mala suerte —pensé para mis adentros—, parecía un buen partido para Cándida.
Pero no era el tema familiar lo que debía ocu­par mi cerebro por el momento,  sino la forma de deshacerme del cadáver en forma discreta y expe­ditiva. Rechacé el plan de arrojarlo por la venta­na,  porque su procedencia habría resultado palmaría a quien lo encontrase. Sacarlo del hotel por la puerta era una idea descabellada. Opté, pues, por la solución más sencilla: desembarazarme del cadáver dejándolo donde estaba y poniendo tierra de por medio. Con un poco de suerte,  cuando descubrieran el fiambre podían pensar que era yo y no el sueco quien ocupaba la cama. A fin de cuentas,  me dije,  el portero era tuerto. Comencé a desvalijarle los bolsillos y éste es el inventario de lo que saqué:
Bolsillo interior izquierdo de la chaqueta: nada.
Bolsillo interior derecho de la chaqueta: nada.
Bolsillo exterior izquierdo de la chaqueta: nada.
Bolsillo exterior derecho de la chaqueta: nada., Bolsillo izquierdo del pantalón: una caja de ce­rillas propaganda de un restaurante gallego, un bi­llete de mil pesetas,  media entrada de cine desco­lorida.
Bolsillo derecho del pantalón: una bolsita de plástico transparente que contenía: a) tres sobrecitos de un polvo blanco, alcaloide, anestésico y narcótico, vulgo cocaína; b) tres pedacitos de papel secante impregnados de ácido lisérgico; c) tres píldoras anfetamínicas.
Zapatos: nada.
Calcetines: nada.
Calzoncillos: nada.
Boca: nada.
Orificios nasales,  auditivos y rectal: nada., Mientras practicaba el registro,  no dejaba de formularme las preguntas que me habría formulado antes si las circunstancias me hubieran permi­tido concentrarme en el aspecto especulativo de la situación. ¿Quién era en realidad aquel indivi­duo? Carecía totalmente de documentación,  agen­da, libreta de teléfonos y esas cartas que uno se echa al bolsillo con ánimo de contestarlas a la pri­mera ocasión. ¿Por qué había venido a mi cuarto? Estando como estaba en las últimas,  su hipotético interés por mi hermana no parecía un motivo plausible. ¿Cómo había sabido dónde encontrar­me? Sólo muy avanzada la noche había encon­trado yo sitio donde pernoctar; mal podían saberlo mi hermana y su cliente. ¿Por qué me había ame­nazado con una pistola?, ¿por qué llevaba drogas en el pantalón?, ¿por qué se había afeitado la barba? Sólo mi hermana podía responder a estas preguntas,  por lo que me urgía tener con ella un cambio de impresiones,  aunque ello equivaliera a involucrarla en un asunto cuya evolución, a juz­gar por sus inicios,  no podía preverse placentera.

Eduardo Mendoza, El misterio de la cripta embrujada

***

Caroline nous propose sa traduction :

« Quelle malchance » me dis-je à moi-même « il avait l'air d'un bon parti pour Candida. »
Mais ce n'était pas le sujet familial qui devait occuper mon esprit pour le moment, sinon la façon de me débarrasser du cadavre de manière discrète et expéditive. Je refusai le plan de le jeter par la fenêtre, parce que sa provenance aurait constitué une preuve pour qui le trouverait. Le sortir de l'hôtel par la porte était une idée insensée. J'optai donc pour la solution la plus simple : me débarrasser du cadavre en le laissant là où il était et prendre le large. Avec un peu de chance, quand ils découvriraient le macchabée, ils pourraient penser que c'était moi et non le Suédois qui occupait la chambre. En fin de compte, me dis-je, le concierge était borgne. Je commençai à lui faire les poches, et voici l'inventaire de ce que je trouvai :
Poche intérieure gauche de la veste : rien.
Poche intérieure droite de la veste : rien.
Poche extérieure gauche de la veste : rien.
Poche extérieure droite de la veste : rien.
Poche gauche du pantalon : une boîte d'allumettes faisant la publicité d'un restaurant galicien, un billet de mille pésètes, un demi ticket de cinéma décoloré.
Poche droite du pantalon : une petite poche de plastique transparent qui contenait : a) trois sachets d'une poudre blanche, alcaloïde, anesthésique et narcotique, de la vulgaire cocaïne ; b) trois petits morceaux de buvard imprégnés d'acide lysergique ; c) trois pilules anfétaminiques.
Chaussures : rien.
Chaussettes : rien.
Caleçon : rien.
Bouche : rien.
Orifices nasaux, auditifs et rectal : rien.
Alors que j'effectuai la fouille, je ne cessai de me poser les questions que je me serais posées avant si les circonstances m'avaient permis de me concentrer sur l'aspect spéculatif de la situation. Qui était, en réalité, cet individu ? Il n’avait aucune documentation, pas d'agenda, de répertoire, ou une de ces lettres qu'on fourre dans notre poche avec l'intention d'y répondre à la première occasion. Pourquoi était-il venu dans ma chambre ? À voir comme il était sur sa fin, son hypothétique intérêt pour ma sœur ne paraissait pas être un motif plausible. Comment avait-il su où me trouver ? Ce n'était qu'une fois la nuit bien avancée que j'avais moi-même trouvé un endroit où passer la nuit ; ma sœur et son client pouvaient difficilement le savoir. Pourquoi m'avait-il menacé avec un pistolet, pourquoi transportait-il des drogues dans son pantalon, pourquoi s'était-il rasé la barbe ? Seule ma sœur pouvait répondre à ces questions, ainsi qu'il était urgent pour moi d'avoir un échange d'impressions avec elle, même si cela équivalait à l'impliquer dans une affaire dont l'évolution, à en juger par ses débuts, ne pouvait s'envisager plaisante.

***

Mathieu nous propose sa traduction :

-Quelle malchance- Pensais-je en mon for intérieur- il semblait être un bon parti pour Candide. Mais ce n'étais pas le moment de laisser les histoires familiales solliciter mes méninges, je devais me défaire du cadavre de façon discrète et expéditive. J'ai abandonné l'idée de le balancer par la fenêtre, parce que sa provenance aurait paru évidente à celui qui l'aurait trouvé.
Quant à le sortir de l’hôtel par la porte ; c'était une idée irréaliste. J'ai donc opté pour une solution plus simple : le laisser là où il était, tout en le recouvrant de terre. Avec un peu de chance, lorsqu'ils découvriraient le macchabée ils pourraient penser que c'était moi, et non le suédois, qui gisait dans le lit. En fin de comptes, je me suis dit que le concierge était borgne. J'ai commencé à lui faire les poches et voici l'inventaire de ce que j'y ai trouvé :
Poche intérieure gauche de la veste : rien
Poche intérieure droite de la veste : rien
Poche extérieure gauche de la veste : rien
Poche extérieure droite de la veste : rien
Poche gauche du pantalon: une boite d'allumettes vantant les mérites d'un restaurant galicien, un billet de mille pezetas et une demie entrée de cinéma décolorée.
Poche droite du pantalon :un sac en plastique transparent qui contenait : a) trois sachets d'une poudre blanche ; un alcaloïde, un anesthésique et narcotique ainsi que de la vulgaire cocaïne, b) trois petits morceaux de buvard imprégnés d'acide lysergique, c) trois pilules d’amphétamine.
Chaussures : rien
Chaussettes : rien
Caleçon : rien
Bouche : rien
orifices naseaux, auditifs et rectal : rien
Pendant que j'établissais le registre, je ne cessais de me formuler les questions que l'on m'aurait posé si les circonstances m'avaient permis de me concentrer sur l'aspect spéculatif de la situation. Qui était réellement cet individu ? Je manquais totalement d'informations sur lui ; agenda, répertoire téléphonique ou encore ces lettres qu'on se met dans la poche avec l'intention d'y répondre sous peu. Pourquoi était-il venu dans ma chambre ? Vu comme il était à ce moment là, son soit disant intérêt pour ma sœur ne paraissait pas être un motif plausible. Comment avait-il su où me trouver ? J'avais choisis l'endroit où passer la nuit à une heure vraiment tardive ; ma sœur et son client auraient difficilement pu être au courant. Pourquoi m'avait-il menacé avec un pistolet ? Pourquoi y avait-il de la drogue dans sans pantalon ? Pourquoi s'était-il rasé la barbe ? Il n'y avait que ma sœur pour répondre à ces questions et il me tardais déjà d'échanger nos impressions, bien que cela reviendrait à la mêler à une affaire dont l'évolution, à en juger par son commencement, ne s'annonçait pas joyeuse.

***

Victor nous propose sa traduction :

Quelle poisse ! —Pensais-je au fond de moi —, il avait l'air bien pour Candida.
Mais ce n'était pas le lien familial qui devait m'occuper l'esprit mais plutôt comment allais-je me débarrasser du cadavre rapidement et discrètement. Je rejetais l'idée de le jeter par la fenêtre, car son origine aurait été flagrante aux yeux de tous. Le sortir de l'hôtel par la porte était une idée folle. J'optais donc pour la solution la plus simple : me débarrasser du cadavre en le laissant où il était et le recouvrir en partie de terre. Avec un peu de chance, lorsqu’ils auront découvert le macchabée, ils pourraient penser  qu'il s'agit de moi et non du suédois qui occupait le lit. En fin de compte, je me dis que le concierge était borgne. Je commençais à faire les poches de l’individu et voici l'inventaire de ce que j'y trouvais :
Poche intérieure gauche de la veste : rien.
Poche intérieure droite de la veste : rien.
Poche extérieure gauche de la veste : rien.
Poche extérieure droite de la veste : rien.
Poche gauche du pantalon : une boîte d'allumettes provenant d'un restaurant galicien, un billet de mille pesetas, et la moitié décolorée d'une entrée de cinéma.
Poche droite du pantalon : une poche plastique transparente qui contenait : a) trois sachets d'une poudre blanche, des alcaloïdes, des anesthésiques et narcotiques, et, la très commune cocaïne; b) trois morceaux de papier coupé imprégnés d'acide lysergique; trois comprimés d'amphétamines.
Chaussures : rien
Chaussettes : rien
Sous-Vêtements : rien
Bouche : rien
Orifice nasal, auditif et rectal : rien.
Pendant que je le fouillais, je n’arrêtais pas de me poser les questions que je me serais posées auparavant, si les circonstances m’avaient permises de me concentrer sur l’aspect théorique de la situation.
Qui était vraiment cet individu ? Je manquais cruellement d’informations, agenda, annuaire téléphonique et ces lettres qu’on met dans la poche avec l’intention d’y répondre dès que possible. Pourquoi était-il venu dans ma chambre ? Etant donné les dernières nouvelles, son intérêt éventuel pour ma sœur ne semblait pas être un motif plausible. Comment avait-il su où me trouver ?  Ce n’est que très tard que j’avais trouvé où passer la nuit, ma sœur et son client auraient difficilement pu le savoir. Pourquoi m’avait-il menacé avec un pistolet ? Pourquoi avait-il de la drogue dans son pantalon ? Pourquoi s’était-il rasé la barbe ? Seule ma sœur pouvait répondre à ces questions, comme j’avais hâte d’avoir une conversation avec elle, bien que celle-ci reviendrait à l’impliquer dans une affaire dont la suite des évènements s’avérerait désagréable, étant donné son commencement.

***

Fanny nous propose sa traduction :

Quelle malchance, me dis-je, il avait l'air d'être un bon parti pour Candida.
Cependant ça n'était pas le sujet principal qui devait occuper mes pensées à ce moment, mais plutôt les moyens de me débarrasser du cadavre de manière discrète et expéditive/rapide. Je rejetais l'idée de le lancer par la fenêtre, parce que son origine aurait été évidente pour n'importe qui l'aurait trouvé. Le sortir par la porte de l'hôtel était une idée complètement saugrenue. J'optais, finalement, pour la solution la plus simple : me débarrasser du cadavre en le laissant où il se trouvait et en le recouvrant de terre. Avec un peu de chance, quand ils découvriraient le macchabée, ils pourraient penser que c'était moi, et non pas le Suédois qui occupais la lit. En fin de comptes, je me suis dit que le concierge était borgne/tordu. Je commençais par lui vider les poches et voici l'inventaire de ce que j'en sortis :
Poche intérieure gauche de la veste : rien.
Poche intérieure droite de la veste : rien.
Poche extérieure gauche de la veste : rien.
Poche extérieure droite de la veste : rien.
Poche gauche du pantalon : une boîte d'allumettes faisant de la publicité pour un restaurant galicien, un billet de milles pesetas, une moitié d'entrée de cinéma décolorée.
Poche droite du pantalon : une pochette plastique transparente qui contenait : a) trois petits sachets d'une poudre blanche, alcaloïde, anesthésiante et narcotique, vulgaire cocaïne; b) trois petits morceaux de papier siccatif imprégnés d'acide lysergique; c) trois pilules anphétaminiques.
Chaussures : rien.
Chaussettes : rien.
Calçon : rien.
Bouche : rien.
Orifices nasal, auditif et rectal : rien.
Alors que je faisais la fouille, je n'arrêtais pas de me poser les questions que je me serais posées avant si les circonstances m'avaient permis de me concentrer sur l'aspect spéculatif de la situation. Qui était en réalité cet individu ? Il manquait sensiblement de papiers d'identité, agenda, carnet d'adresses et de ces cartes que l'on jette dans la poche avec l'intention d'y répondre à la première occasion. Pourquoi était-il venu dans ma chambre ? Etant comme il était les dernières fois, son hypothétique intérêt pour ma soeur ne paraissait pas un motif plausible. Comment avait-il sut où me trouver ? Seul, dans la nuit très avancée, j'avais trouvé un lieu où passer la nuit, sans que le sachent ma soeur et son client. Pourquoi m'avait-il menacé avec un pistolet ? Pourquoi portait-il des drogues dans son pantalon ? Pourquoi s'était-il rasé la barbe ? Seule ma soeur pouvait répondre à ces questions, parce qu'il était urgent pour moi d'échanger avec elle mes impressions, même si cela équivalait à l'impliquer dans une affaire dont l'évolution, à juger par ses débuts, ne pouvait devenir plaisante/agréable.

***

Justine nous propose sa traduction :

Quelle malchance ! — pensai-je en mon for intérieur, — il semblait être un bon parti pour Cándida.
Sauf que je ne devais pas me laisser distraire par les questions de famille pour l’instant, il fallait que je trouve le moyen de me défaire du cadavre discrètement et rapidement. Je rejetais l’idée de le balancer par la fenêtre, car sa provenance se serait avérée évidente pour la personne qui l’aurait trouvé. Le sortir de l’hôtel par la porte était une idée saugrenue. J’optai, donc, pour la solution la plus simple : m’en débarrasser en l’abandonnant là où il était et en le recouvrant de terre. Avec un peu de chance, lorsqu’on découvrirait le macchabée, on pourrait penser que c’était moi et non le suédois qui occupait le lit. En fin de compte, me dis-je, le portier était borgne. Je commençai à lui faire les poches, et voici l’inventaire de ma prise :
Poche intérieure gauche de sa veste : rien.
Poche intérieure droite : rien.
Poche extérieure gauche : rien.
Poche extérieure droite : rien.
Poche gauche de son pantalon : une boîte d’allumettes publicitaire pour un restaurant galicien, un billet de mille pesetas, un vieux ticket de cinéma à tarif réduit.
Poche droite : un petit sac en plastique transparent qui contenait :
a) trois petites enveloppes remplies chacune d’une poudre blanche, la première d’alcaloïdes, la deuxième d’anesthésiant et de narcotiques et la troisième de la vulgaire cocaïne ; b) trois petits morceaux de papier buvard imprégnés d’acide lysergique ; c) trois comprimés d’amphétamines.
Chaussures : rien.
Chaussettes : rien.
Caleçon : rien.
Bouche : rien.
Nez, oreilles, rectum : rien.
Tandis que je procédais à l’inspection, je n’arrêtais pas de me poser les questions que je me serais posé avant, si les circonstances m’avaient permises de me concentrer sur l’aspect spéculatif de la situation. Qui était en réalité cet individu ? Il n’avait aucun papier, pas d’agenda, pas de répertoire téléphonique, pas même ces lettres qu’on fourre dans sa poche avec l’intention d’y répondre à la première occasion. Pourquoi était-il venu dans ma chambre ? Vu l’état de ma sœur ces derniers temps, son hypothétique intérêt  pour elle ne paraissait pas un motif plausible. Comment savait-il où me trouver ? Ce n’est que tard dans la nuit que j’avais trouvé un endroit où dormir ; je vois mal  comment ma sœur et son client auraient pu être au courant. Pourquoi m’avait-il menacé avec un pistolet ? Pourquoi avait-il de la drogue dans la poche de son pantalon ? Pourquoi s’était-il rasé la barbe ? Seule ma sœur pouvait répondre à ces interrogations, c’est pourquoi il était urgent que nous échangions nos impressions, même si cela revenait à l’impliquer dans une affaire dont il était impossible, à en juger par ses débuts, de prévoir une évolution joyeuse.

***

Florence nous propose sa traduction :

—C'est vraiment pas de chance —pensai-je en mon for intérieur—, il semblait être un bon parti pour Candida.
Les questions familiales n'étaient pourtant pas ce qui devait m'occuper l'esprit pour le moment, mais la façon de me débarrasser du cadavre de manière discrète et expéditive. Je rejetai l'éventualité de le jeter par la fenêtre, car sa provenance aurait paru manifeste à qui l'aurait trouvé. L'idée de le sortir de l'hôtel par la porte était quant à elle insensée. J'optai donc pour la solution la plus simple : me défaire du corps en le laissant là où il était, et m'éclipser. Avec un peu de chance, lorsqu'on découvrirait le macchabée, on pourrait penser que c'était moi, et non le Suédois, qui occupait le lit. Après tout, me dis-je, le gardien était borgne. Je commençai a lui vider les poches, et voici l'inventaire de ce que j'en sortis :
Poche intérieure gauche de la veste : rien. 
Poche intérieure droite de la veste : rien. 
Poche extérieure gauche de la veste : rien. 
Poche extérieure droite de la veste : rien. 
Poche gauche du pantalon : une boîte d'allumettes publicitaire d'un restaurant Galicien, un billet de mille pesetas, la moitié d'une entrée de cinéma décolorée. 
Poche droite du pantalon : un petit sac en plastique transparent qui contenait : a) trois sachets de poudre blanche, alcaloïde, anesthésique et narcotique, vulgaire cocaïne ; b) trois petits bouts de papier buvard imprégnés d'acide lysergique ; c) trois pilules amphétaminiques. 
Chaussures : rien. 
Chaussettes : rien. 
Caleçon : rien. 
Bouche : rien. 
Orifices nasaux, auditifs et rectal : rien. 
Alors que j'effectuais la fouille, je ne cessais de me poser les questions que je me serais formulé plus tôt si les circonstances m'avaient permis de me concentrer sur l'aspect spéculatif de la situation. Qui était en réalité cet individu? Il manquait totalement de papiers, agenda, répertoire téléphonique, ainsi que de ces lettres qu'on se met généralement dans la poche dans l'intention d'y répondre à la première occasion. Pourquoi était-il venu dans ma chambre? Étant tel qu'il l'était à l'article de la mort, son hypothétique intérêt pour ma sœur ne semblait pas être une raison plausible. Comment avait-il su où me trouver? Ce n'était qu'une fois la nuit bien avancée que j'avais trouvé un endroit où passer la nuit ; ma sœur et son client pouvaient difficilement le savoir. Pourquoi m'avait-il menacé avec un pistolet? Pourquoi avait-il de la drogue dans son pantalon? Pourquoi s'était-il rasé la barbe? Seule ma sœur pouvait répondre à ces questions, c'est pourquoi j'éprouvais un besoin urgent d'échanger mes impressions avec elle, même si cela revenait à l'impliquer dans une affaire dont l'évolution, à en juger par ses prémices, ne s'annonçait pas sous d'heureux auspices. 

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