vendredi 27 avril 2012

Exercice d'écriture pour le 27 avril – le texte de Justine Ladaique

LE SUJET

Ce travail est destiné à celles et ceux qui souhaitent s'entraîner pour le test d'entrée du Master 2 « métiers de la traduction » de Bordeaux 3… et au-delà, aux Tradabordiens qui ont envie d'écrire et de faire lire leur texte – à rédiger en français ou en espagnol.

Sujet n°2 :
Vous adjoindrez les exemples de votre choix (aussi sérieux et délirants que vous voulez) aux arguments de ce texte.
(précision / explication : après chaque phrase, il faudra introduire une illustration – qui devra donc se mêler naturellement dans l'ensemble… comme si elle en faisait pleinement et naturellement partie).

Dans la vie, l’essentiel est de porter sur tout des jugements a priori. Il apparaît, en effet, que les masses ont tort, et les individus toujours raison. Il faut se garder d’en  déduire des règles de conduite : elles ne doivent pas avoir besoin d’être formulées pour qu’on les suive. Il y a seulement deux choses : c’est l’amour, de toutes les façons, avec des jolies filles, et la musique de la Nouvelle-Orléans ou de Duke Ellington. Le reste devrait disparaître, car le reste est laid, et les quelques pages de démonstration qui suivent tirent toute leur force du fait que l’histoire est entièrement vraie, puisque je l’ai imaginée d’un bout à l’autre. Sa réalisation matérielle proprement dite consiste essentiellement en une projection de la réalité, en atmosphère biaise et chauffée, sur un plan de référence irrégulièrement ondulé et présentant de la distorsion. On le voit, c’est un procédé avouable, s’il en fut.
***

LE TEXTE DE JUSTINE

Dans la vie, l’essentiel est de porter sur tout des jugements a priori. En effet, dès l’adolescence, quand on est en âge de le comprendre, on  nous dit  qu’il est important d’avoir ses propres opinions, qu’il est nécessaire de donner son avis, de pouvoir le défendre en avançant des arguments solides et recevables dans l’espoir d’être compris, sans que pour autant tout le monde y adhère. C’est bien les différences d’opinions et la tolérance qui font la richesse de l’humanité. Merci aux cours de philosophie, entre autres, de nous permettre de développer et d’exercer notre esprit critique qui devrait toujours être en éveil. Il apparaît, en effet, que les masses ont tort, et les individus toujours raison. Seul existe celui qui résiste, celui qui ose ne pas penser comme les autres, celui qui fait preuve d’une force de caractère… comme le clame France Gall dans sa chanson « Résiste » :
« Résiste
Prouve que tu existes… Résiste
Suis ton cœur qui insiste… Bats-toi, signe et persiste.
Résiste. » 
Nous avons la chance en tant qu’êtres humains d’être dotés d’un libre arbitre, de pouvoir faire nos propres choix. À nous de savoir utiliser cette capacité à bon escient afin de ne pas se laisser influencer et entraîner sur des chemins que nous n’avons pas choisi d’emprunter.
Il faut se garder d’en  déduire des règles de conduite : elles ne doivent pas avoir besoin d’être formulées pour qu’on les suive. Il y a suffisamment de règlements à appliquer dans la vie – que ce soit au niveau scolaire, professionnel… – pour ne pas dicter de règles de conduite. D’autant que nous l’avons vu, chacun est libre. L’essentiel serait de vivre en prenant soin de soi car, comme le disait le poète latin Juvénal dans sa dixième satyre : «  Mens sana in corpore sano » (un esprit sain dans un corps sain), mais aussi et surtout dans le respect et la tolérance d’autrui, deux piliers fondamentaux de la liberté. Il y a seulement deux choses : c’est l’amour, de toutes les façons, avec des jolies filles, et la musique de la Nouvelle-Orléans ou de Duke Ellington. Si nous prenons l’art et l’amour, nous voyons que ce sont deux domaines qui ont des points communs ; ils font intervenir la subjectivité, en effet personne ne sera sensible aux mêmes personnes ou aux mêmes choses : Chacun ses goûts. Ils développent également la créativité, sont des vecteurs de la liberté d’expression. La musique – en fait l’art en général – peut susciter des  émotions, faire passer des messages, soulager des maux… elle a en somme bien des vertus ! Et pour reprendre les paroles d’une chanson de Serge Gainsbourg, « la javanaise », « la vie ne vaut d’être vécue sans amour ».  Le reste devrait disparaître, car le reste est laid, et les quelques pages de démonstration qui suivent tirent toute leur force du fait que l’histoire est entièrement vraie, puisque je l’ai imaginée d’un bout à l’autre. On ne vit pas  dans une bulle. Nous ne sommes pas entourés que par des belles choses, nous ne connaissons pas que des bons moments, mais si on a besoin de se créer un espace tel qu’on le souhaite, on peut toujours faire appel à notre imagination pour aménager ce refuge et s’y plonger quand on veut. Merci aux écrivains de science-fiction ou de romans par exemple, de réveiller notre fantaisie. Sa réalisation matérielle proprement dite consiste essentiellement en une projection de la réalité, en atmosphère biaise et chauffée, sur un plan de référence irrégulièrement ondulé et présentant de la distorsion : Voilà qui pourrait être un beau commentaire à propos d’un tableau de Goya, Picasso ou Dalí. On le voit, c’est un procédé avouable, s’il en fut. Même pour ce qui est visible, faut-il chercher à tout savoir, à tout analyser, à tout décortiquer ? Ne vaut-il pas mieux garder une part de mystère ? Prenons l’exemple du magicien, il ne dévoile pas ses trucs et ses tours fascinent petits et grands.

2 commentaires:

Tradabordo a dit…

Question à Justine :

As-tu eu la curiosité d'aller voir de qui était ce texte ?

Justine a dit…

Oui, un extrait de L'Écume des jours de Boris Vian mais pour l'avoir lu, je ne m'en souvenais pas.