lundi 29 octobre 2012

Exercice d'écriture 3 – par Kévin Cipollini

« Dialogue avec mon chat »

— Et en plus de mon chien Rex, il y a aussi Chaton qui vit avec moi. Tu vas voir, c’est un boooon grooos chaton !
Après « un booon grooos toutou ! », un « boooon grooos chaton » ? C’est quoi cette façon de parler de ses animaux de compagnie ? On dirait qu’il est vraiment gaga. Ça promet pour les « présentations » de Chaton…
— Tiens, le voilà. Il fait la bouboule, comme d’habitude, hein Chaton ?
C’est bien la première fois que j’entends cette expression pour désigner un chat qui se met en boule. Pauvre Chaton (Un bon gros chaton ? C'est plutôt un bon gros matou, oui ! Cela doit faire quelques années maintenant qu'il n'est plus un petit chat. Malheureusement pour lui, son maître a décidé de continuer à l'appeler ainsi), lui aussi a l’air dépité. Du moins, c’est ce qu’on jugerait en le voyant nous dévisager, si cette expression hautaine n’était pas caractéristique de nos amis les félins.
— Oui,  je sais. Et c’est comme ça tous les jours. Ayez pitié de moi, mon bon Monsieur…
Je n’arrive pas à y croire.
— Il… Il parle ? C’est la première fois que je vois un chat parler !
— Ça alors, moi aussi ! répond le chien.
Mais je suis où,  là ? Ce n’est pas possible, je rêve. Ça ne peut être que ça.
— Toujours le mot pour rire, hein Rex ? ironise mon hôte. Mais c’est normal qu’il parle : c’est pas un chat, c’est Chaton !
— Je sais ce à quoi vous pensez. Mais non,  il n’est pas fou : sa mère lui a fait passer des tests étant jeune. Si vous aussi vous aviez des moustaches, elles frémiraient de peur elles aussi.
— Eh bien Chaton ? Te voilà bien ingrat ! Pourtant, tu aimes bien quand je te gratte sous le ventre, hein ?
— Je déteste.
— Oooh,  oui ! Il aime pas quand on le gratte sous le ventre… Regarde.
— Je crois que ton invité s’en fout… Rien qu’à voir sa tête, mon instinct me dit qu’il va pas tarder à prendre la poudre d’escampette tellement tu l’inquiètes. Nooon,  laisse-moi !
— ‘tention il est pas content quand on lui fait ça ! dit mon hôte avant de laisser échapper un rire. Ouh là attention, on sent qu’il pourrait morrrdrrre c’est un petit morrrdeur ! prononce–t-il, taquin,  en roulant les r. Sans doute pour évoquer le ronronnement de Chaton. En tout cas, là, il ronronne pas,  le pauvre Chaton…
— Oui, c’est ça, je suis un petit mordeur... Je te préviens : je préfère encore sortir que de me faire ridiculiser davantage devant ton invité.
— Mais nooon, je plaisante. Il est un peu grognon, mais c’est un bon gros chaton ! dit-il en se tournant vers moi. Faut le voir quand il fait le petit museau ! Et quand il fait les graaandes oreilles !
— Permettez-moi de vous traduire ce dialecte, mon bon Monsieur : « faire le petit museau »,  c’est quand je renifle. À croire que je suis adorable quand cela arrive. Et « faire les graandes oreilles », c’est tout simplement quand je tends l’oreille pour mieux écouter. Inutile de vous dire que je ne fais jamais « les graaandes oreilles » quand il s’agit d’entendre ses niaiseries à longueur de journées quand il s’adresse à moi. Que voulez-vous, c’est la vie. Et dire qu’il m’en reste encore huit…

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