mardi 22 janvier 2013

Exercice d'écriture 8 – par Nancy Benazeth

« À bord de mon île »

Cette peinture à l’huile sur toile nous place au cœur même d'un village, entouré d'un magnifique paysage, si bien que l'on pourrait en percevoir les sons ou les odeurs, et fait du spectateur un observateur. Il s'agit d'une représentation contemporaine qui montre, essentiellement, la force et la tranquillité des éléments naturels.
Comme son titre l'indique,  cette œuvre donne l'impression d'être sur une embarcation mais les deux premiers plans nous replongent sur un territoire, une parcelle de terre, au milieu de l'eau.
À l'arrière-plan, tel un miroir immense et paisible,l'océan s'étend et revêt les diverses teintes célestes. Véritable reflet des gros nuages multicolores et généreux, qui laissent entrevoir les sommets de l'île voisine, il occupe avec le ciel, la moitié du tableau. Ces deux espaces symétriques,  sont dominés par des tons froids qui contrastent avec la lumière naturelle directe et unique. En effet, des rayons solaires déchirent les nues, illuminant ainsi l'horizon de l'étendue infinie et changeant les flots en étincelles dorées.
Au premier plan, sur le quart inférieur de la toile, de nombreuses mères de famille, munies de cartables, arpentent une rue en escortant leurs enfants à l'école et portent sur leurs visages, tristesse ou soulagement. Les couleurs dominantes de ce plan sont chaudes mais il se trouve dans une zone d'ombre. Le trottoir en pente est bordé de parois riveraines gaiement colorées et il est vu d'en haut.
Le deuxième plan est éclairé, on y voit le reste de la rue qui semble rejoindre la plage, non représentée, et le boutiquier. En effet, son épicerie se trouve sur le chemin de cette foule en déplacement, et, sur le seuil de son commerce, il la regarde passer en fumant une cigarette et en souriant, l'air pensif. Le soleil inonde aussi une partie d'un jardin, parallèle à la boutique, habité par quelques chats, où la végétation, bercée par les alizés est l'objet du regard de l'homme qui l'entretient et qui travaille la terre, mise en évidence par un dégradé de marron.
Au dessus et dans la zone lumineuse, on aperçoit de grands monts volcaniques, témoins de l'origine sous-marine de l'île où se déroule la scène. Désormais pacifiques et érodés, ils acceptent volontiers la présence végétale qui tente d'envahir leurs flancs.
Arrivant de la droite, où quelques palmiers élancés brillent sous l'effet du soleil, on découvre un vol agité de quelques oiseaux conduits par le vent.
Le point d'observation est double : vue en plongée de la rue et en contre-plongée du paysage,  ce qui symbolise sans doute, la pensée du peintre qui scrute l'humain et le considère comme minuscule face à la grandeur de la nature. De plus, la lumière focalisée sur l'environnement et sur le bonheur des hommes dominant les préoccupations quotidiennes, permet de résumer ce tableau en deux mots : espoir et beauté. Le public, immergé, sera à la fois emporté et apaisé par les quatre éléments bien vivants, mais calmes, qui le composent. 

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