Exercice d'écriture 6 – par Maïté

Sujet : « Post-it »

« Coller »

Un délicieux souvenir. Ils s’étaient rencontrés par hasard car elle avait emménagé en face de chez lui. Au début, ils n’étaient que de simples voisins de palier mais au fur et à mesure, la relation a évolué. Il l’entendait pleurer chaque jour et se demandait pourquoi. Comme il n’osait pas frapper, il accrochait des post-it sur sa porte pour prendre de ses nouvelles, l’inviter à boire un thé, à prendre l’air. Peu à peu, c’était presque devenu un jeu, il ne communiquait qu’à travers ces post-it. La jeune femme en avait de toutes les couleurs et cela semblait l’apaiser que de n’avoir pas à parler par téléphone ou en direct. Si elle ne voulait pas sortir ou le voir, elle collait un post-it bleu, elle n’avait même pas besoin d’écrire quoique ce soit, la couleur disait tout. Les post-it verts étaient porteurs d’espoir et montraient qu’elle avait envie de sortir pour s’aérer l’esprit. Les roses signifiaient qu’elle avait besoin d’affection, un thé bien chaud aux fruits rouges lui remontait indéniablement le moral.

La relation est devenue plus intime, elle se confiait à ce voisin qui lui inspirait confiance, elle lui racontait sa peine mois après mois. Jusqu’au jour, où il décida que cela ne pouvait plus continuer. Il la mit au pied du mur, elle dû faire un choix : continuer à vivre dans le passé ou aller de l’avant. Force est de constater que la nature humaine est bien faite. Elle choisit donc de tourner la page sur ce passé heureux et douloureux à la fois pour commencer une nouvelle vie.

Ils finirent donc par échanger leurs numéros de téléphone. Leur relation allait bon train. Quand l'un des deux devait s’en aller pour le travail ou pour les vacances, l’autre trouvait toujours le moyen de glisser quelques post-it dans un livre, entre deux vêtements. Ainsi, la présence était entière. Ils vivaient l’un pour l’autre et s’épanouissaient ensemble. Les post-it servaient aussi à se rappeler de faire telle ou telle chose. Ils envahirent leurs vies, à tel point qu’il y en avait même dans des langues étrangères, d’autres avec des citations. Sans compter, les post-it « messages d’amour », les deux appartements accumulaient ces post-it sans jamais réussir à s’en défaire. Ils vivaient des moments exceptionnels.

Tous ces post-it, toutes ces couleurs, bientôt cela se transforma en un kaléidoscope de cauchemar, ils ne savaient plus où donner de la tête. Leurs esprits chaviraient, se rappelant les débuts de cette belle relation jusqu’au jour où le passé de la jeune femme refit surface et mit fin à cette idylle qui ne semblait plus évoluer dans le bon sens.