samedi 22 mars 2014

Exercice d'écriture 12 – par Morgane

« Plantureuse »

Malgré des années à travailler au Festival, Sam ne s’était toujours pas habitué à voir autant d’acteurs et d’actrices venus du monde entier.
Les hommes les plus charmants, barbe de trois jours, sourires ravageurs et costumes impeccables, tenaient à leur bras les femmes les plus plantureuses du Septième Art, poitrines généreuses, yeux en amande et chignons-banane bien tirés.
Ces femmes défilaient sur le tapis rouge, les unes après les autres, vêtues de magnifiques robes de soirée, plus brillantes et plus légères les unes que les autres, qui moulaient parfaitement leurs formes attrayantes. Les décolletés plongeants ou les voilages qui dissimulaient les jambes laissaient deviner la douceur et la perfection de corps tous différents, tous séduisants, tous intimidants…
Les agents de sécurité du Festival doivent absolument garder leur sang-froid et rester concentrés, telles sont les règles d’or pour ces hommes en noirs, l’air sérieux et le visage impassible, qui guettent l’arrivée des artistes près des portes d’entrées, le long des marches, devant la cohue de fanatiques déchaînés.
Pourtant, Sam ne pouvait s’empêcher d’admirer les plus belles femmes du monde entier derrière ses lunettes. Dans ses rêves, il imaginait qu’elles aussi le regardaient, qu’elles aussi étaient attirées.
Il aurait aimé se tenir près d’elles, à la place d’un Jean Dujardin, Javier Bardem ou autre Sean Penn. Eux ne semblaient pas saisir la chance qu’ils avaient de pouvoir toucher ces femmes, de sentir leur parfum, de capter leur attention. Ils étaient là, comme lassés, habitués à cette routine des plus banales. Sam, lui, en était totalement conscient.
Il sentait ses mains trembler, les battements de son cœur s’activer, les gouttes sur son front perler les rares fois où Marion Cotillard, Pénélope Cruz ou encore Carole Bouquet avaient par hasard levé les yeux vers lui. Cette sensation l’avait envahie au plus profond de lui-même, lui faisant perdre ses moyens, l’empêchant presque de respirer.

Il fallait absolument qu’il se reprenne, qu’il tombe amoureux peut-être, d’une femme accessible, pas de ces poupées qui lui étaient formellement interdites…

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