samedi 24 mars 2018

Projet Michaël / Hélène P – phrases 8-11

Para colmo me habían dicho que alguien había habitado esa casa, una pareja, como nosotros. Ah, no, me dije, como nosotros no. ¿Quién puede vivir así? Aquello era un chiquero. Pero, ¿quién puede resistirse a un jardín? 

Traduction temporaire :

En plus, on m’avait dit que des gens avaient vécu là, un couple, comme nous. Ah, non, pensai-je, comme nous, non. Qui pourrait bien vivre ici ? Une porcherie. Mais qui résisterait à l'idée d'avoir un jardin ?

Projet Justine / Elena – texte 204

Postal

Para Mario y Alejandro

Bajo la brillante claridad que precede a la aurora, un par de niños corren a través del valle  y ríen. El mayor, con los brazos en alto, sostiene un aparejo de pesca en cada mano. Las cañas, talladas en madera de cerezo, apuntan orgullosas hacia el delicado fulgor que se abre paso tras las sierras mientras las líneas, como si fuesen banderas, flamean detrás. El pequeño hace su mejor esfuerzo para que el primo más grande no se le adelante y observa maravillado como los anzuelos atrapan rayos de sol. Las capturas dejan su huella en el cielo: hasta un forastero podría distinguir ese efecto bello y extraño, esos vacíos en la luz.

Traduction temporaire :

Carte postale

Pour Mario et Alejandro  Sous la brillante clarté qui précède l'aube des enfants courent dans la vallée en riant. Les bras en l'air, l'aîné tient du matériel de pêche dans chaque main. Les cannes, taillées dans du bois de merisier, pointent vers la lueur qui se fraye un passage derrière les montagnes, alors que les lignes flottent derrière, tels des drapeaux. Le petit fait de son mieux pour que son cousin le plus grand ne lui passe pas devant et observe, émerveillé, la façon dont les hameçons attrapent les rayons du soleil. Les captures laissent leur trace dans le ciel : même un étranger pourrait remarquer cet effet, à la fois beau et étrange, ces vides dans la lumière.

mardi 20 mars 2018

Projet Justine / Elena – texte 203

Afuera

Algún grito, alguna risa, frenadas, bocinazos. El silbato del inspector como si alguien la obligara a chupar una pastilla amarga cada treinta segundos. A través de la ventana mira los edificios vecinos, cemento y cristal. —Me duele la vista. —Serán los ojos. Ser su médico, además de su marido, te permite molestarla con este tipo de correcciones. —Me duelen la vista y los ruidos. Si no fuera porque ha comenzado a dolerle horriblemente la voz, te diría que siente que la cabeza se le abre y despliega como si cada pequeño trozo en el que se dividió intentara llegar más lejos. Llamás por teléfono, pedís una ambulancia aunque sabés que ahora es tarde.  Ya has visto, sin comprender, este proceso en el hospital. La cabeza se transforma: la piel cae, los huesos se hacen tronco y desde el cuello crecen ramas secas. Esta ciudad mata.

Traduction temporaire :

Dehors

Un cri, un rire, des coups de freins, des coups de klaxon. Le sifflet de l'inspecteur, comme si quelqu'un l'obligeait à sucer une pastille amère toutes les trente secondes. Par la fenêtre, elle regarde les immeubles en béton et verre d'a côté. — Ça me fait mal aux yeux. — Ça me fait mal à la vue. — Aux yeux, tu veux dire. Être son médecin, en plus de son mari, t'autorise à la reprendre pour l'embêter. — Ça me fait mal à la vue et aux bruits. Si sa voix n'avait pas commencé à lui faire horriblement mal, elle te dirait qu'elle sent que sa tête s'ouvre et se déplie comme si chaque petit morceau qui la composait essayait d'avancer plus loin. Tu passes un coup de fil, tu demandes une ambulance même si tu sais que maintenant, il est trop tard. Sans comprendre, tu as déjà vu ce processus à l'hôpital. La tête se transforme : la peau tombe, les os se changent en tronc et des branches sèches partent du cou. Cette ville tue.

Projet Hélène / Audrey – phrase 184

 Sí, la tía de Rutka había venido por mí; eso fue lo que pensé en aquel momento, por lo que reuniendo mis escasas fuerzas empecé a desandar mis pasos, sin darle la espalda a su figura (que lucía distinta, saludable y jovial, con el cabello recortado, ataviada con un ligero vestidito floreado y en tacones), que en ese instante posó sobre mí, además de una amplia sonrisa, la misma mirada helada que hacía unas semanas me había obligado a huir de su presencia, igual que una liebre de un lebrel.

Traduction temporaire :

Convaincue à ce moment-là que la tante de Rutka était bel et bien venue pour moi, je rassemblai le peu de forces qui me restait et rebroussai chemin, sans tourner le dos à sa silhouette (elle semblait différente : bien portante et joviale, les cheveux coupés, apprêtée avec une robe légère à fleurs et des talons). À cet instant, elle m'adressa, outre un large sourire, le même regard glaçant qui m'avait obligée, quelques semaines auparavant, à fuir sa présence, comme un lièvre devant un lévrier.

Projet Justine / Elena – texte 202

El músico

Desde cubierta, el joven miembro de la orquesta saltó al iceberg contra el cual el Titanic se iba a incrustar.  Sobre aquel precario equilibrio helado, recordó el primer instrumento de su niñez: un tambor que su abuelo había hecho siguiendo los usos, según el anciano afirmaba, que sus ancestros celtas utilizaran para realizar conjuros.  El barco se batía contra el parche del agua retumbando por última vez cuando el músico desplegó el piano que había guardado en el bolsillo y tocó esas melodías que sus compañeros de infortunio, cada 15 de abril, se reúnen a cantar.

Traduction temporaire :

Le musicien

Depuis le pont, le jeune membre de l'orchestre sauta sur l'iceberg contre lequel le Titanic allait s'encastrer. Sur ce précaire équilibre glacé, il se rappela le premier instrument de son enfance : un tambour que son grand-père avait confectionné en suivant les us et coutumes ; le vieil homme affirmait que ses ancêtres celtes l'utilisaient pour lancer leurs sortilèges. Le bateau se battait contre les flots grondants pour la dernière fois, quand le musicien déplia le piano qu'il avait gardé dans sa poche et joua les mélodies que ses compagnons d'infortune se réunissent pour chanter tous les 15 avril.

Projet Justine / Elena – texte 201

Cuadrojo

Vierte agua en el cantero de los rosales. Mañana cortará los pimpollos para llevárselos a ella. Serán las bodas de oro y es el único modo de comu- nicación que la vida, o la muerte (quién podría decidirlo), ha dejado. Son las siete treinta de la tarde: falta una hora. Aníbal no lo sabe.  Tanda publicitaria, violencia y horror sin solución de continuidad. El dolor lo vuelve intolerante, apaga el televisor. Sus ojos se quedan fijos sobre la pantalla negra hasta que, por solidaridad tal vez, bajan hacia la palma izquierda. Es raro, no es su vieja artrosis, no son los huesos que duelen. Es la piel, las venas ennegrecidas que se hinchan y trazan un dibujo. Desde los bordes aparecen líneas, un laberinto cuyo centro es un hombre que duerme en posición fetal.  —Un cuadro. Alguien. Un cuadrojo.  No ha tomado alcohol, no sueña, no delira. Ha inventado una palabra, eso sí. Ha designado al hombre dormido como un cuadrojo, quizá porque su senectud haya fundido en una palabra la idea, poco elegante y engorrosa, de “veo un cuadro inexplicable en mi palma izquierda con mis propios ojos”.  El cuadrojo dormido le inspira temor, no porque lo intuya malo, sino poderoso. Quizá, si le regalara una rosa, si ahuecara la mano y depositase allí la flor en prenda de amistad, lo tendría de su lado. No, las rosas son de ella.  Ocho treinta. El cuadrojo cambia de posición. Aníbal contiene el aliento.

Traduction temporaire :

Tablœil

Il verse de l'eau sur le parterre des rosiers. Demain, comme ce sera leur noces d'or, il coupera les boutons pour les lui apporter. C'est le seul moyen de communication que la vie, ou la mort (qui pourrait en décider), leur a laissé. Il est sept heures et demie : plus qu'une heure. Anibal l'ignore. Page publicitaire, violence et horreur sans solution de continuité. La douleur le rend intolérant, il éteint la télévision. Ses yeux restent fixés sur l'écran noir, jusqu'à ce qu'ils se baissent vers sa paume gauche, peut-être par solidarité. Bizarre, ni sa vieille arthrose, ni ses os le font souffrir, mais sa peau, ses veines noircies qui gonflent et forment un dessin. Sur les bords apparaissent des lignes, un labyrinthe dont le centre est un homme endormi, en position fœtale. – Un tableau. Quelqu'un. Un tablœil. Il n'a pas bu d'alcool, ne rêve pas, ne délire pas. Il a inventé un mot, ça, oui. Il a choisi le terme tablœil pour désigner l'homme endormi, peut-être parce que sa vieillesse a fondu dans un mot l'idée, peu élégante et ennuyeuse, de « je vois de mes yeux vu un tableau inexplicable dans ma paume gauche ».  Le tablœil endormi lui inspire de la crainte, non parce qu'il le soupçonne d'être méchant, mais puissant. Peut-être que s'il lui offrait une rose, s'il déposait la fleur au creux de sa main en signe d'amitié, il l'aurait de son côté. Non, les roses sont à elle. Huit heures et demie. Le tablœil change de position. Aníbal retient son souffle.

lundi 19 mars 2018

Projet Basta ! Rachel – texte 10

MAR ALZAMORA—RIVERA

Dominatrix Blues

Una vez que se cierran las cortinas, ¿qué nos queda debajo de unas medias rotas, del eco ronco del taconeo atravesando un cuarto prestado?  Queda nada. Si acaso el látigo. La manera de vivir, que otros apenas sueñan.  Beg me! –Please, master...  LOUDER! –PLEASE, MASTER...  Pedazos de tiempo que sólo tocan la luz entre las sombras, silencio hueco, hilachas de si—acaso—amor  que chasquea entre los dientes.  

Traduction temporaire :

Dominatrix Blues

Une fois les rideaux fermés, que reste-t-il, sous nos bas déchirés, de l'écho sourd du claquement des talons traversant une chambre prêtée ? Rien. Si, peut-être le fouet. La façon de vivre, dont certains osent à peine rêver. Beg me ! – Please, master… LOUDER ! – PLEASE, MASTER… Des morceaux de temps qui touchent la lumière seulement entre les ombres, silence creux, des lambeaux, oui, peut-être, d'amour qui claque entre les dents.

samedi 17 mars 2018

Projet Justine / Elena – texte 200

Nosotros

Fueron ellos los que te lastimaron, Ángel, ahora me doy cuenta. El Bola de Grasa y el Mínimo ése, que anda con el Bola porque le conviene. Siempre están molestando, me tiran de las trenzas,  roban mi merienda y escriben cosas horribles de nosotros en el pizarrón.  No sé cómo averiguaron que les tengo miedo a las palomas, o asco, o algo así. Mataron una (estoy segura que lo hicieron: no la encontraron muerta), le enrollaron una tanza al cuello, entraron al patio de casa y la colgaron del techo. Cuando entré a mi dormitorio estaba ahí, balanceándose con el viento del otro lado del vidrio de la ventana.  Grité y lloré. Y seguí gritando y llorando hasta que,  de pronto, vino una palabra, una difícil, una que a lo mejor sea como dice la maestra,  idea,  concepto. “Víctima”, pensé. Con una tijera corté la tanza y con una cuchara de sopa hice un hoyo en el jardín. Sí, con una cuchara fue suficiente porque era una paloma chiquita y, como habrás visto, no hace más que llover. ¿Por qué se me ocurrió esa  palabra? Por lo que dijo entonces el diario: “En extraño episodio,  un niño resultó víctima…” En ese momento comprendí que vos y yo juntos, nunca más. Que vos, nunca más. Y no pude seguir leyendo.

Traduction temporaire :

 Nous

Ce sont eux qui t'ont blessé, Ángel, maintenant, je m'en rends compte. Boule de Graisse et Minus, celui qui traîne avec Boule par intérêt. Ils sont toujours en train de m'embêter : ils tirent sur mes tresses, me volent mon goûter et écrivent des choses horribles à notre sujet sur le tableau.  J'ignore comment ils ont découvert que j'ai peur des pigeons, ou qu'ils m'inspirent du dégoût ou quelque chose du genre. Ils en ont tué un (j'en suis certaine : il ne l'ont pas trouvé mort), ils lui ont enroulé une ligne de canne à pêche autour du cou, ont pénétré dans le patio de la maison et l'ont pendu au plafond. Quand je suis entrée dans ma chambre, il était là, à se laisser balancer par le vent de l'autre côté du carreau de la fenêtre. J'ai crié et pleuré. Et j'ai continué de crier et pleurer, jusqu'à ce qu'un mot difficile me vienne soudain à l'esprit, peut-être, une idée, un concept, comme dit la maîtresse. « Victime », ai-je pensé. Avec des ciseaux, j'ai coupé la ligne de la canne à pêche et avec une cuillère à soupe, j'ai creusé un trou dans le jardin. Oui, avec une cuillère, ç'a été suffisant parce que c'était un tout petit pigeon, et comme vous l'avez sûrement remarqué, il ne fait que pleuvoir. Pourquoi ce mot m'est-il venu à l'esprit ? À cause de ce que le journal a dit à l'époque : « Lors d'un événement étrange, un enfant a été victime… ». Là, j'ai compris que toi et moi ensemble, plus jamais. Que toi, plus jamais. Et je n'ai pas pu continuer à lire. 

Projet Justine / Elena – texte 199

Oficio de familia

Juntos, la anciana (hombros generosos, rostro como tierra que alguna vez fue lecho de río, espalda agobiada) y el niño (palos quebradizos por piernas, ojos precavidos), recolectan flores antes de que el sol asome tras las montañas. Juntos las acomodan, esmerada y delicadamente, en una amplia cesta de junco que ella sostiene. Juntos las ofrecen por las calles de la ciudad. Los citadinos (corazones ansiosos, hedor a desesperanza) no acostumbran recibir en oferta algo a cambio de nada, la generosidad  de estos dos extraños a algunos, incluso, los agrede. Por tal motivo, no todos reciben el obsequio con agrado, están los que responden con descortesía e incluso con rabia. Entre estos últimos y para asombro de los floristas, un hombre llega a sacar la cabeza por la ventanilla del auto que conduce y pregunta a los gritos: “¿La vieja te obliga a juntar flores?” El niño rehúye con vergüenza ajena la mirada. Cuando el cielo indica que la noche es inminente, se marchan. Caminan el sendero que hace siglos nadie transita, ése, tan de ellos, que se eleva a cada paso, amador de nubes, el sendero que los viera pasar trenzando flores para las mujeres del Inca. Puesto que la ciudad que acaban de visitar, luego de tanta ausencia, se fundó al precio del holocausto de su nación, lo visto les alcanza para concluir que los blancos no han aprendido nada desde entonces, no aprenderán nunca.

Traduction temporaire :

Un métier de père en fils

Ensemble, la vieille dame (épaules généreuses, visage telle la terre qui fut un jour lit d'une rivière, dos épuisé), et l'enfant (bâtons cassants à la place des jambes, yeux clairvoyants), cueillent des fleurs avant que le soleil ne poigne derrière les montagnes. Ensemble, ils les arrangent soigneusement et délicatement dans un grand panier en jonc qu'elle porte. Ensemble, ils les offrent dans les rues de la ville. Les citadins (cœurs inquiets, puanteur de désespérance) ne sont pas habitués à recevoir de cadeau en échange de rien. La générosité de ces deux inconnus en agresse même certains. Voilà pourquoi ils ne reçoivent pas tous leur cadeau avec plaisir ; il y a ceux qui répondent avec impolitesse, voire avec colère. Parmi ces derniers, et au grand étonnement des fleuristes, un homme passe la tête par la fenêtre de la voiture qu'il conduit et demande avec force cris : « La vieille t'oblige à ramasser des fleurs ? ». Comme il lui fait honte, l'enfant fuit son regard. Quand le ciel indique l'approche de la nuit, ils s'en vont. Ils empruntent le sentier sur lequel personne ne marche depuis des siècles. Celui, qui leur appartient tant, qui monte à chaque pas, amoureux des nuages, le sentier qui les a vus passer tressant des couronnes de fleurs pour les femmes de l'Inca. Comme la ville qu'ils viennent de visiter, après une si longue absence, a été fondée au prix de l'holocauste de leur nation, ce qu'ils ont vu leur suffit pour conclure que les Blancs n'ont rien appris depuis, n'apprendront jamais.

vendredi 16 mars 2018

Projet Basta ! Barbara 2

JUDITH CORRO

Entre comillas

Tenía diez cuando por primera vez me sentí incómoda por mi existencia como “mujer”. Qué oración más fuerte, ¿no? Estudiémosla.  “Mujer”. Palabra encerrada entre comillas, porque libres no estamos. Una “mujer” debe seguir un guión pre—escrito. ¿Qué dice el guión? Que somos seres sentimentales (es decir, irracionales), sonrientes (es decir, placenteras), tranquilas (es decir, sumisas), hermosas (es decir, objetos) y delicadas (es decir, débiles).  A los diez años me caí y herí la mitad del rostro.  Existencia. Dado mi accidente, me dejaron escoger mi ropa durante el reposo. Yo escogí pantalones, camisetas holgadas, y sombreros que me protegieran del sol. Escogí mis juegos y mis libros. Me sentí libre. Espacio en mi pecho, donde antes había presión. Incómoda. Seguir un guión es incómodo. Salirte de él también. Pero al dejar las páginas golpeé las comillas y pude darme de nición propia...  Me miro al espejo y soy persona.  Primera vez. Las pequeñas—y—grandes—violencias por doquier. En las canciones, los libros, la tele, los amigos y en la familia. En desconocidos. Se vive diariamente. Las comillas me persiguen, pero lucho por borrarlas una y otra vez.  Lucho por ser mujer.

Traduction temporaire :

Entre guillemets

J'avais dix ans quand, pour la première fois, je me suis sentie gênée d'exister comme « femme ». Quelle phrase étrange, non ? Étudions-la. « Femme ». Terme enfermé entre guillemets, parce que libres, nous ne le sommes pas. Une « femme » doit suivre un scénario pré-écrit. Que dit le scénario ? Que nous sommes des êtres sentimentaux (c’est-à-dire irrationnels), souriantes (c’est-à-dire agréables), tranquilles (c’est-à-dire soumises), belles (c’est-à-dire des objets) et délicates (c’est-à-dire faibles). À dix ans, je suis tombée et la moitié de mon visage a été blessée. Existence. Vu mon accident, on me laissa choisir mes vêtements pendant la convalescence.

Projet Justine / Elena – texte 198

Contrastes

Frente al ventanal de la cocina de ella, se despliega un cedro azul. En el pequeño patio de él, resiste un limonero. Nada relaciona un pino cuyas agujas brillan cuando llueve, con un árbol de frutos redondeados y amarillos como soles; sin embargo ella y él se enamoran.  La vida, observando la línea que se ensancha en el horizonte, oscura, preñada de tormentas, toma su cámara fotográfica y enfoca la lente sobre ellos: se ven tan confiados dentro de su luz.

Traduction temporaire :

Contrastes

Devant la baie vitrée de sa cuisine à elle, se déploie un cèdre bleu. Dans son petit patio à lui, un citronnier tient le coup. Aucun rapport entre un pin dont les aiguilles brillent quand il pleut et un arbre aux fruits arrondis et aussi jaunes que des soleils, pourtant elle et lui tombent amoureux. Observant la ligne qui s'élargit sur l'horizon, obscure, gravide d'orages, la vie prend son appareil photo et fait la mise au point sur eux : ils ont l'air si confiants dans sa lumière.

Projet Chloé T – phrases 55-58

Presiona la doble mazorca del altar y los brazos de la diosa del maíz se levantan para abrazarla. Las manos de filo de obsidiana se dirigen a su corazón y su garganta. La joven cierra los ojos y piensa en cómo serían las cosas si la Historia del titiritero hubiera sido diferente. Se pregunta si sería posible que el color de la piel o la riqueza ya no importaran, que nadie tuviera que morir para que el resto pudiera alimentarse. O si las personas siempre serían personas.

Traduction temporaire :
Il appuie sur le double épis de l’autel et les bras de la déesse du maïs se lèvent pour l'enlacer. Ses mains en obsidienne tranchante s'avancent vers son cœur et sa gorge. La jeune fille ferme les yeux et se demande comment seraient les choses si l’Histoire du marionnettiste avait été différente, si la couleur de la peau ou la richesse n’avaient plus d’importance et si personne ne devait mourir pour que les autres puissent se nourrir.  Ou bien si les gens seraient toujours les mêmes.

samedi 10 mars 2018

Projet Chloé T – phrases 53-54

Su corazón y su piel servirían de sustento a la diosa, para que la tierra se regenerara y los pobres del mundo pudieran alimentarse; no sólo en el aspecto físico, sino también bajo la forma de entrega de conocimiento a los ignorantes. El Portador de Deseos de los Dioses canturrea los cánticos en honor a Xilonen mientras corta sus cabellos.

Traduction temporaire :

Son cœur et sa peau allaient servir d’aliment à la déesse, pour que la terre se régénère et que les pauvres de ce monde puissent se nourrir, non seulement sur le plan physique, mais également en livrant des savoirs aux ignorants. Le Porteur des Volontés des Dieux chantonne les cantiques en hommage à Xilonen tout en lui coupant les cheveux.

Projet Justine / Elena – texte 197

Puerto

Para su sorpresa, la cama donde está acostado se transforma en balsa. Y el piso, en mar. El techo, cielo abierto. Sólo el frío y la oscuridad permanecen sin cambio.  Con cuidado para no voltearla, se arrodilla sobre esos troncos —tan precariamente unidos— donde ahora habita. De algún modo le recuerdan a Los Duraznos, la quinta de sus abuelos, los veranos de la niñez y aquel sol hecho jugo de fruta escurriéndose por los dedos. En esta noche de hoy se inclina y cava en el agua. Busca angustiosamente. Desconoce qué: sólo intuye que lo perdido era imprescindible. Fuera de ese gran hoyo que su frenesí va formando, no aparece nada. Una aguda sensación de extrañeza lo embarga, según parece, ese hoyo es su lugar de arribo. Tampoco comprende dónde se acumula el mar que quita. De pronto sus manos se iluminan: están azules, por momentos también grises, o tan negras que sólo algún reflejo plateado permite verlas, están doradas, o vio- lentamente verdes. Si no fuera por este mal presentimiento, lloraría de emoción ante tanta belleza.

Traduction temporaire :

Port

À sa grande surprise, le lit sur lequel il est couché se transforme en radeau. Et le sol devient mer. Le plafond, ciel ouvert. Seuls le froid et l'obscurité ne changent pas. Pour ne pas retourner l'embarcation, il s'agenouille prudemment sur les rondins – si précairement assemblés – où il habite maintenant. D'une certaine façon, ils lui rappellent les Pêches, la maison de campagne de ses grands-parents, les étés de son enfance et ce soleil transformé en jus de fruits coulant sur les doigts. Cette nuit-là, il se penche et creuse dans l'eau. Il cherche avec angoisse. Il ignore quoi, il a juste l'intuition que ce qu'on a perdu était indispensable. Rien n'apparaît, hormis ce trou que forme sa frénésie. Une intense sensation d'étonnement le submerge. Apparemment, ce trou est son lieu d'arrivée. Il ne comprend pas non plus où s'accumule la mer qu'il enlève. Ses mains s'illuminent soudain : elles sont bleues, grises par moments, ou si noires que seul un reflet argenté permet de les voir. Elles sont dorées, ou violemment vertes. N'eut été ce mauvais pressentiment, il pleurerait d'émotion devant tant de beauté. 

Projet Justine / Elena – texte 196

Frontera

Se asoma al espejo y ve que nieva. Siente alivio, le agrada no hallarse ante lo que supuso inevitable: el reflejo de su rostro demacrado bajo el agobio del calor y las paredes transpiradas del baño.  Más curioso que sorprendido, aguza la vista para descubrir qué hay detrás de esa cortina fría, sutil, que lo enfrenta desde el cristal. (Ojalá su pensamiento fuese tan agudo como para comprender que verá algo a la vez bello y tenebroso). Observa ese blanco prístino que cubre lo desconocido, ve las marcas. Son sus huellas, sí, lo sabe ahora como si lo hubiese sabido siempre, son sus propias huellas que se alejan. Ojalá tuviera tiempo suficiente para volver sobre sus pasos.

Traduction temporaire :

Frontière

Il se regarde dans le miroir et voit qu'il neige. Il se sent soulagé. Il est content de ne pas se retrouver face à ce qu'il avait supposé inévitable : le reflet de son visage émacié sous l’étouffement de la chaleur et les murs suintants de la salle de bains. Plus curieux que surpris, il plisse les yeux pour découvrir ce qu'il y a derrière ce rideau froid, subtil, qui lui fait face depuis la vitre. (Pourvu que sa pensée soit aussi spirituelle pour comprendre qu'il verra quelque chose de beau et de ténébreux à la fois). Il observe ce blanc originel qui recouvre l'inconnu, il voit les marques. Ce sont ses traces, oui. Il le sait à présent, comme s'il l'avait toujours su. Ce sont ses propres traces qui s'éloignent. Pourvu qu'il ait le temps de revenir sur ses pas.

Projet Justine / Elena – texte 195

Piedra y nido

En el último carromato de la caravana viajan las noticias. No hay jerarquía entre ellas: el nacimiento de la primera hija de los Carranza no tiene por qué ser más importante que la cabra perdida del viejo Miller. La gente sabe que se nace para morir y que en un mundo finito lo perdido vuelve a encontrarse, así que ningún pueblo las recibe con el trato debido a un huésped de honor. Resentidas, se aíslan hasta acabar petrificándose. La cordillera, en proceso de cambio continuo por esta causa, obliga a la caravana a girar por senderos cada vez más peligrosos y murmura lo que a nadie interesa oír.  Tanto acopio de información a veces provoca explosiones; entonces, las montañas develan a gritos aquello que las engendró. En momentos de crisis como ésos, la caravana se detiene y los pasajeros buscan refugio. Bajo los árboles están a salvo. Las hojas hacen de filtro protector quitando, de aque- lla furia que gravita sobre ellos, las palabras que causan daño. Capeado el temporal, unas pocas frases quedan sueltas repitiéndose como un mantra. Provocan la ilusión de escuchar agua en movimiento, como un río que corriese encajonado entre una pared de cuarzo y otra de malaquita.

Traduction temporaire :

 Pierre et nid

Les nouvelles sont transportées dans la dernière roulotte de la caravane. Pas de hiérarchie entre elles : la naissance de la première fille des Carranza n'a pas de raison d'être plus importante que la chèvre perdue du vieux Miller. Les gens sachant qu'on naît pour mourir et que dans un monde fini, on retrouve ce qu'on a perdu, aucun village ne les reçoit avec la déférence due à un invité de marque. Aigries, elles s'isolent jusqu'à finir pétrifiées. En conséquence : dans un processus de changement continu, la cordillère oblige la caravane à tourner sur des sentiers de plus en plus dangereux et murmure ce que personne n'a envie d'entendre. Une telle surabondance d'informations provoque parfois des explosions ; là, les montagnes révèlent à cor et à cri ce qui les a engendrées. En temps de crise comme ceux-là, la caravane s'arrête et les passagers cherchent refuge. Sous les arbres, ils sont à l'abri. Les feuilles servent de filtre protecteur, enlevant les mots qui blessent de la fureur gravitant au-dessus d'eux. La tempête passée, une poignée de phrases flottent en liberté, se répétant comme un mantra. Elles créent une illusion auditive, celle de l'eau en mouvement, telle une rivière courant encaissée entre un mur en quartz et un autre en malachite.

vendredi 9 mars 2018

Projet Sonita 22 – phrase 16

Sólo que después le dio sentimiento, y pena, y se recordó a sí mismo cuando su padre lo obligaba a hacer cosas para las que aún no tenía la estatura ni la fuerza, e imaginó al hijo del vecino a la cae que no cae transportando la cubeta llena de agua desde el grifo de la calle hasta las inmediaciones del carro azul, lo imaginó parado de puntitas y brincando para alcanzar las partes más altas, subiéndose a un banquito para pasar el trapo mojado por el capote. 

Traduction temporaire :

 Sauf qu’après, il l’a regretté et en a éprouvé du chagrin, il s’est rappelé lorsque son père l’obligeait à faire des choses pour lesquelles il n’avait encore ni la taille ni la force. Et il a imaginé le fils du voisin, en train de porter un seau rempli d’eau du robinet de la rue, brinquebalant jusqu’à la voiture bleue. Il l’a imaginé debout, sur la pointe des pieds,  sautillant pour atteindre les parties les plus hautes, montant sur un petit tabouret afin de passer le chiffon mouillé sur le toit.

mercredi 7 mars 2018

Projet Justine / Elena – texte 194

Condenados

Creo recordar que fui a su casa un día de invierno. Vi que él estaba solo, sin la compañía de sus amigos de siempre.  —El otro se los llevó —me dijo.  Supongo que era invierno porque, si hago memoria sobre aquel hecho y me concentro con todas mis fuerzas, siento un frío de escarcha cubriéndome los pies. Es posible que yo anduviese buscando las huellas del rapto en esa escarcha, que continuara mi pesquisa dentro de los galpones, escarbando entre las herramientas en desuso. Es posible que caminase hasta los viejos portones de la fábrica abandonada. No sé si fue un delirio, pero entonces a mi lado pasó un ser compuesto sólo por una cabeza humana de la que salía un vientre enorme (como si el monstruo estuviese preñado): de su ombligo surgían hombres diminutos vestidos de traje y corbata que trotaban a su lado procurando que la bestia no los pisoteara. Tanto esfuerzo elegante causaba gracia. Creo que reí.  Creo que grité mi desconsuelo.  Una mañana el otro vino a por él. Era verano. Tomé una piedra, con un cincel grabé su nombre. Y las palabras de costumbre: "Otro más".

Traduction temporaire :

Condamnés

Je crois me souvenir que je suis allé chez lui un jour d'hiver. J'ai vu qu'il était seul, sans la compagnie de ses amis de toujours. — L'autre les a emmenés, m'a-t-il dit. Je suppose que c'était l'hiver, parce que si j'essaie de me rappeler ce fait et que je me concentre de toutes mes forces, je sens un froid glacial m'envelopper les pieds. Il est possible que j'aie marché dans le givre à la recherche des traces de l'enlèvement, que j'aie continué mon enquête dans les hangars en fouillant dans les outils hors d'usage. Il est possible que j'aie avancé jusqu'aux anciennes portes immenses de l'usine abandonnée. J'ignore si j'ai déliré, mais est alors passé à côté de moi un être uniquement composé d'une tête humaine, d'où sortait un ventre énorme (comme si le monstre était enceint) : de son nombril jaillissaient des hommes minuscules en costume cravate qui trottaient auprès de lui en essayant de ne pas se faire piétiner par la bête. Un tel effort d'élégance faisait rire. Je crois que j'ai ri. Je crois que j'ai crié mon chagrin. Un matin, l'autre est venu le chercher. C'était l'été. J'ai pris une pierre, j'ai gravé son prénom au burin. Et les sempiternels mots : « Encore un ».

Projet Justine / Elena – texte 193

La modelo

Él busca un símbolo para su ideal. Algo vivo, que se defina en pocos trazos.  Y la encuentra. Blanca, menuda, dócil. Su mano de viejo es firme, y sin embargo tiembla. Ella no es vieja ni tiembla, pero obedece. Aleccionarla le toma menos tiempo del previsto  —No creía que alguien sumiso pudiera ser inteligente —piensa, des- cubriéndose contrariado.  Da por finalizadas las instrucciones y se aleja sin observar que hubo otra que también prestaba atención.  Espera lo convenido.  Ocupado en captar la suavidad del movimiento de ella en su dibujo, no nota que es otra la que pasa volando, ni la mancha de sangre en la rama de olivo que lleva en el pico.

Traduction temporaire :

Le modèle

Il cherche un symbole pour son idéal. Quelque chose de vivant, qui se définisse en quelques traits à peine. Soudain, il la trouve. Blanche, menue, docile. Sa main de vieillard est ferme, et pourtant, il tremble. Elle, elle n'est pas vieille et ne tremble pas, mais elle obéit. La former lui prend moins de temps que prévu. — Je ne pensais pas que quelqu'un de soumis pouvait être intelligent, se dit-il en se découvrant contrarié. Il considère que sa formation est terminée et s'éloigne sans remarquer qu'une autre était également attentive. Il laisse passer le temps qu'il faut. Occupé à capter la douceur du mouvement du modèle dans son dessin, il ne remarque pas que c'est l'autre qui passe en volant, ni la tache de sang sur le rameau d'olivier qu'elle tient dans le bec.

Projet Justine / Elena – texte 192

Darse cuenta

Está sentado sobre una tabla que, calcula, ha de tener unos treinta cen- tímetros de ancho. Hacia derecha e izquierda, este camino de madera que lo sostiene parece no tener fin. Sus pies cuelgan sobre un abismo insondable. No corre viento y ni siquiera la presencia familiar del sol le acompaña; sin embargo, el cielo, sereno, diáfano, tiene ese color turquesa que sólo re- cuerda haber disfrutado alguna tarde bienaventurada de verano.  La precariedad tortuosa de la situación no le asusta: soledad y altura, e incluso esa inmovilidad en la que se mantiene para no correr el riesgo de caer al vacío, son desdichas que, por concretas, su mente puede procesar. Lo que le aterra es el cielo: no le cree esta máscara de belleza bajo la cual ha elegido mostrarse. Intuye que está pronto a quebrarse como un espejo, abrirse en bestias primigenias o descubrir las ruinas aún humeantes de un mundo devastado, o bien dar paso a una lluvia de suicidas. Espantos que, aun toscos y previsibles, así inventados, sugeridos, logran infundirle pánico.  —La belleza sólo existe como amenaza —dice en voz alta, dándole a las palabras el tono brusco de quien encuentra lo que no busca.  Alguien, algo, escucha. 

Traduction temporaire :

Se rendre compte

Il est assis sur une planche qui, d'après ses calculs, doit mesurer environ trente centimètres de large. À droite et à gauche, ce chemin en bois qui le soutient semble être sans fin. Ses pieds pendent au-dessus d'un abîme insondable. Il n'y a pas de vent, pas même la présence familière du soleil pour l'accompagner ; cependant, le ciel, serein, diaphane a cette couleur turquoise dont il se rappelle n'avoir profité que par une heureuse après-midi d'été. La tortueuse précarité de la situation ne l'effraie pas : solitude et hauteur, et même l'immobilité dans laquelle il se tient pour ne pas risquer de tomber dans le vide, sont des malheurs que son esprit peut traiter parce qu'ils sont concrets. Ce qui le terrifie, c'est le ciel : il ne croit pas à ce masque de beauté sous lequel il a choisi de se montrer. Il a l'intuition qu'il est sur le point de se briser comme un miroir, de s'ouvrir en bêtes primitives, ou de découvrir les ruines encore fumantes d'un monde dévasté, ou bien d'ouvrir la voie à une pluie de suicides. Des frayeurs qui, même grossières et prévisibles, inventées de la sorte, suggérées arrivent à lui inspirer de la panique. — La beauté n'existe que comme une menace, dit-il à voix haute, donnant à ses mots le ton brusque de celui qui trouve ce qu'il ne cherche pas. Quelqu'un, quelque chose, écoute.

samedi 3 mars 2018

Projet Justine / Elena – texte 191

Quitar el rastro

Ese olor nauseabundo, fue despertarse y percibirlo. Ese olor a papel maldito delataba la situación: hoy le tocaba a él, no podía ser otra cosa.  —Ni el primero de mayo descansan éstos  —pensó. Su mujer, extrañada al verlo cambiarse con tanto apuro en un día feriado, le alcanzó un mate. En circunstancias normales habría hecho la pregunta, pero éstas no lo eran. Decidió que lo mejor sería dejarlo solo un rato, pretextó salir a comprar cigarrillos. —Quizá demore, amor, tengo que encontrar  kiosco abierto.  Le puso un abrigo  a Naldo y lo llevó con ella. El olor crecía, se dilataba, parecía tomar fuerzas de sí mismo y agigantarse. Timbre.  Allí, sostenido por la punta de sus dedos como un bicho asqueroso, estaba el papel temido. El telegrama donde el Banco Provincial lo desafectaba de sus servicios poniéndolo a disposición del poder ejecutivo. Ahora le sucedía a él lo mismo que en los últimos meses le había sucedido a cientos de sus compañeros, el gobernador lo ocuparía en alguna pocilga a cambio de un cuarto de su sueldo. Y a cerrar la boca, que ofrecer batalla es peor.  Con aquel bicho arrastrándose por la casa el olor era insoportable. Penetraba  su nariz y, con la fuerza de un río que se abriera en varias corrientes, nublaba sus ojos, ensordecía sus oídos, depositaba un sedimento mugroso en su cerebro. Creyó estar aspirando, también, el espanto de otros. —Narices Empleados Bancarios Desaparecidos y Otros Fantasmas —dijo con voz de  anunciante publicitario. Como una película, según dicen sucede antes de la muerte, pasaron por su mente la prenda que pesaba sobre el auto, la cuota del colegio privado de Naldito, la cuenta corriente en la farmacia…—. Narices acreedores en pánico —agregó riendo a carcajadas. Luego, repentinamente serio al recordar una de las tantas consecuencias que sufrían la mayoría de los sometidos al traslado forzoso, murmuró—: Narices divorcios en puerta. Ella no debía verlo. ¿Dónde se escondía el miserable? Tenía que eliminar al menos el rastro, el olor. Su nariz atraía aquel olor repugnante. Debía quitársela. Imposible. Imposible no. Querer es poder, porque así reza el dicho.  —Querer es poder, Arnaldo —le decía siempre la querida señorita Nené, su maestra de sexto grado. Ella fue quien lo alentó para que no se conformara con trabajar en la bicicletería del viejo, para que continuase estudiando —. Querer es poder, como decía San Martín —repetía en su memoria aquella voz remota, dulce, suave, maternal. Don José de San Martín y el retrato escolar tan claro en su memoria. La mirada decidida, la boca de gesto enérgico, la nariz aguileña. Nariz, por unos instantes la había olvidado. Con un arma de fuego habría resultado más fácil, en su defecto, ahí estaba la tenaza.

Traduction temporaire :

Effacer les traces

Cette odeur nauséabonde, il la perçut dès son réveil. Cette odeur de papier maudit révélait la situation : aujourd'hui, c'était son tour, ça ne pouvait être que ça. Ces gens-là ne se reposent pas, même le premier mai. Étonnée de le voir se changer si prestement un jour férié, sa femme lui tendit un maté. Dans des circonstances normales, elle lui aurait posé la question, mais là, elles ne l'étaient pas. Elle décida que le mieux serait de le laisser seul un moment, elle prétexta sortir pour aller acheter des cigarettes. — Je vais peut-être tarder, mon amour, il faut que je trouve un bureau de tabac ouvert. Elle enfila un manteau à Naldo et l'emmena avec elle. L'odeur s'intensifiait, se dilatait, semblait puiser ses forces en elle-même et prendre des proportions gigantesques. Sonnette. Tenu par le bout de ses doigts telle une bestiole dégoûtante, le papier redouté se trouvait là. Le télégramme où la Banque Provinciale le mettait à disposition du pouvoir exécutif en le déchargeant de ses fonctions. Maintenant, il lui arrivait la même chose qu'à des centaines de ses collègues au cours des derniers mois, le gouverneur allait l'employer dans une porcherie pour un quart de son salaire. Et mieux vaut qu'il la ferme, se battre est pire. Avec cette bestiole rampant dans la maison, l'odeur était insupportable. Elle pénétrait son nez et, avec la force d'un fleuve qui s'ouvrirait en plusieurs courants, elle brouillait ses yeux, assourdissait ses oreilles, déposait un sédiment crasseux dans son cerveau. Il crut aspirer l'effroi des autres aussi. — Les Employés de Banque Disparus et Autres Fantômes, mon œil ! s'écria-t-il avec une voix d'annonceur publicitaire. 

Projet Justine / Elena – texte 190

Cirugía mayor

—Ofrézcame otra solución —dice. Su tono suave, educado, esconde una súplica. El médico la observa desde la cima donde cree que su profesión lo ubica. Se trata de una mirada lejana, con el toque justo de indiferencia y desdén que dedica a los ignorantes que se atreven a cuestionar su juicio. El hielo de esos ojos la quiebra. —Como usted diga, doctor.  Las alas que le pueblan el pecho están pegadas al corazón, extirparlas toma más tiempo del previsto.  Ya no escuchará más trinos, ni le acosará el deseo neurótico de elevarse por encima de esa realidad chata que la circunda.  El posoperatorio es largo y traumático.

Traduction temporaire :

Chirurgie lourde

— Proposez-moi une autre solution, dit-elle. Son ton doux, poli, cache une supplique. Le médecin la regarde depuis le sommet où il croit que sa profession le place. Un regard lointain où se mêle juste ce qu'il faut d'indifférence et de dédain qu'il réserve aux ignorants qui osent remettre son avis en question. La glace de ses yeux la brise. — Comme vous voudrez, docteur. Les ailes qui peuplent sa poitrine sont collées à son cœur, les extirper prend plus de temps que prévu. Elle n'entendra plus de chants, ne sera plus assaillie par le désir névrotique de s'élever au-dessus de cette réalité étriquée qui l'entoure. La période postopératoire est longue et traumatisante.

Projet Justine / Elena – texte 189

Montería

Nuestra tragedia comenzó tres meses atrás, el día del santo patrono, cuando las jaurías aumentaron su ferocidad. Antes sólo debíamos cuidar a los niños, pues dejarlos en la calle sin custodia era exponerlos a una amenaza fatal, pero ahora sólo los adultos jóvenes y sanos pueden aventurarse fuera de sus hogares, en grupo y armados. Llevamos noventa y cuatro días de un espanto al que nadie sabe cómo nombrar.  Nuestras bajas son numerosas, tanto por enfrentamiento directo como por el colapso del sistema: es difícil conseguir remedios y pronto comenzará a matarnos el hambre. Nosotros también matamos, pero allí donde cae uno de ellos, parece que dos, cinco, diez, brotaran en su lugar.  Los más viejos afirman que hubo un tiempo en que las dos especies convivíamos en paz. Flaco consuelo nos ofrece el conocimiento. Este sitio nos ha debilitado hasta ponernos al borde del exterminio. El enemigo, cada vez más numeroso, patrulla nuestras calles sin descanso. 

Traduction temporaire :

Chasse à courre

Notre tragédie débuta trois mois plus tôt, le jour de la fête de notre saint patron, quand les meutes devinrent plus féroces. Auparavant, nous ne devions veiller que sur les enfants ; en effet, les laisser dans la rue sans surveillance revenait à les exposer à une menace fatale, mais maintenant, seuls les jeunes adultes en bonne santé peuvent s'aventurer hors de chez eux, à condition d'être en groupe et armés. Nous avons vécu quatre-vingt-quatorze jours d'un effroi que personne ne saurait nommer. Nos pertes sont nombreuses, autant dans les affrontements directs que dans l'effondrement du système : il est difficile de trouver des médicaments et la faim nous tuera bientôt. Nous aussi nous tuons, mais là où l'un d'eux tombe, on a l'impression d'en voir deux, cinq, dix, surgir à sa place. Les plus vieux affirment qu'à une époque, nos deux espèces cohabitaient en paix.  Le savoir nous offre une maigre consolation. Ce siège nous a affaiblis jusqu'à nous conduire au bord de l'extermination. De plus en plus nombreux, nos ennemis patrouillent sans relâche dans nos rues. 

Projet Justine / Elena – texte 188

Socavón 

Microrrelato escrito en apoyo al reclamo del pueblo minero español, julio 2012  “El poder hizo sus cuentas y, ciego a los intereses del pueblo, decidió decapitar el subsidio a la minería”.  Paquita levanta el panfleto de la vereda y lee con cuidado; algunas palabras son muy difíciles. Sin embargo, y contra lo que se podría creer, comprende. El poder odia las flores de su jardín, odia el vino con el que celebran los cumpleaños y nacimientos —y que a ella papá y mamá todavía no le permiten probar—, odia las canciones que el abuelo canta en el acordeón a pesar de esa tos que a veces le ahoga, odia sus juguetes y sus juegos. Por su corta edad, desconoce ciertos lugares inmundos a los que suele arrastrar a niñas que crecen desde el seno de pueblos fantasmas y hogares quebrados, aunque tal desconocimiento no le impide imaginarlo bestial. Entonces piensa en León y sonríe, segura de que su ladrido guardián espantará a la bestia cuando sea necesario.

Traduction temporaire :

Fondis

Microrécit écrit pour soutenir la revendication des mineurs du peuple espagnol, juillet 2012

« Le pouvoir fit ses calculs et, aveugle aux intérêts du peuple, décida de décapiter la subvention minière. » Paquita ramasse le pamphlet sur le trottoir et lit attentivement ; certains mots sont très difficiles. Toutefois, contrairement à ce que l'on pourrait croire, elle comprend. Le pouvoir hait les fleurs de son jardin, hait le vin avec lequel on arrose les anniversaires et les naissances – et que papa et maman ne la laissent pas encore goûter –, hait les chansons que chante son grand-père en s'accompagnant à l’accordéon, malgré cette toux qui l'étouffe parfois, hait ses jouets et ses jeux. À cause de son jeune âge, elle ne connaît pas certains lieux immondes dans lesquels on a l'habitude de traîner des fillettes qui grandissent au sein de villages fantômes et de foyers brisés, même si une telle méconnaissance ne l'empêche pas de l'imaginer bestial. Alors elle pense à Lion et sourit, certaine que son aboiement protecteur effraiera la bête quand ce sera nécessaire. 

vendredi 2 mars 2018

Projet Cindy 4 – phrases 212-217

Pero cuando su dolor se condensaba hasta herirla como un puntazo, cuando la asediaba un deseo demasiado imperioso de despertar a Luis para pegarle o acariciarlo, se escurría de puntillas hacia el cuarto de vestir y abría la ventana. El cuarto se llenaba instantáneamente de discretos ruidos y discretas presencias, de pisadas misteriosas, de aleteos, de sutiles chasquidos vegetales, del dulce gemido de un grillo escondido bajo la corteza del gomero sumido en las estrellas de una calurosa noche estival. Su fiebre decaía a medida que sus pies desnudos se iban helando poco a poco sobre la estera. No sabía por qué le era tan fácil sufrir en aquel cuarto. Melancolía de Chopin engranando un estudio tras otro, engranando una melancolía tras otra, imperturbable. Y vino el otoño.

Traduction temporaire :

 Mais quand sa douleur se condensait au point de la blesser tel un coup de poing, quand une envie trop urgente de réveiller Luis pour le frapper ou le caresser l'assaillait, elle s'éclipsait sur la pointe des pieds vers le dressing et elle ouvrait la fenêtre. La pièce se remplissait instantanément de bruits discrets et de présences discrètes, de pas mystérieux, de palpitations, de subtils craquements végétaux, du doux gémissement d'un grillon caché sous l'écorce du caoutchouc plongé dans les étoiles d'une chaude nuit d'été. Sa fièvre retombait à mesure que ses pieds nus se refroidissaient sur le tapis. Elle ne savait pas pourquoi il lui était si facile de souffrir dans cette pièce-là. Mélancolie de Chopin, enchaînant une étude après l'autre, enchaînant une mélodie après l'autre, imperturbable. Et l'automne arriva.

jeudi 1 mars 2018

Projet Elsa / Sabrina – phrases 26-30

Hay una foto con Raúl Velasco, varias con extranjeros a los que no reconoces, otra con Luis Aguilar, con Silvia Pinal, con políticos (¿o serán empresarios?) cuyos nombres se te revuelven en la memoria. No te preguntes qué vinieron a preguntar, todo México ha estado aquí. O sí, pregúntatelo, porque tarda mucho, allá al fondo no ha parado de hablar. Está dando indicaciones a alguien sobre un mandado. Los tienes que escoger bien, dice, si no, se pudren enseguida.

Traduction temporaire :

 Il y a une photo avec Raúl Velasco, plusieurs avec des étrangers que tu ne reconnais pas, une autre avec Luis Aguilar, avec Silvia Pinal, avec des politiques (à moins qu'il ne s'agisse de chefs d’entreprises ?) dont les noms se confondent dans ta mémoire. Ne te demande pas ce qu'ils sont venus chercher, tout le Mexique s'est retrouvé ici. Ou plutôt si, demande-le-toi, parce qu'elle met beaucoup de temps ; là-bas, au fond, elle n'a pas arrêté de parler. Elle est en train de donner des indications à quelqu'un sur les courses à faire. Tu dois bien les choisir, dit-elle, sinon, ça pourrit tout de suite.